Maladies auto-immunes : quels sont les causes, symptômes et traitements ?

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Une maladie auto-immune est une condition dans laquelle le système immunitaire attaque le corps. Le système immunitaire a une mission importante, puisqu'il protège généralement contre les envahisseurs et corps étrangers dangereux comme les micro-organismes ou germes (bactéries, virus, champignons), les parasites (vers), les cellules cancéreuses. Ainsi, le système immunitaire doit être capable de différencier ce qui appartient au corps d'une personne de ce qui est exogène et étranger. Lorsqu'il détecte des envahisseurs étrangers potentiels, le système immunitaire envoie une armée de cellules pour les attaquer.

Ordinairement, le système immunitaire peut faire la différence entre des cellules étrangères et les propres cellules de l'organisme. De la sorte, dans le cas d'une maladie auto-immune, le système immunitaire confond une partie du corps, comme les articulations ou la peau, avec une partie étrangère. Ensuite, il libère des protéines appelées auto-anticorps [1] qui attaquent les cellules saines. Si le système immunitaire fonctionne mal, il attaque par erreur des cellules, des tissus et des organes sains. Ces attaques peuvent affecter n'importe quelle partie du corps ou un organe particulier, affaiblir les fonctions corporelles et même mettre la vie en danger. En effet, certaines maladies auto-immunes ne ciblent qu'un seul organe, comme le diabète de type 1 qui endommage le pancréas, ou d'autres maladies, comme le lupus érythémateux disséminé (LED), qui peuvent affecter tout le corps d'un patient.

"L'épidémiologie des maladies auto-immunes reste difficile à déterminer avec précision, car il faut éviter les biais de sélection liés au regroupement des patients dans les grands centres hospitaliers." De plus, "ces maladies s'observent à tout âge mais, chez la femme, préférentiellement en période d'activité ovarienne, avec un pic de fréquence entre 10 et 40 ans pour le lupus érythémateux systémique et entre 30 et 50 ans pour la sclérodermie" [2]. "Des gènes favorisant l'auto-immunité portés par le chromosome X pourraient échapper à des mécanismes d'inactivation qui en contrôle normalement l'expression, ce qui expliquerait la prévalence supérieure des maladies auto-immunes chez les femmes." [3]

Les recherches de la littérature scientifique en santé recensent actuellement plus de 80 maladies auto-immunes [3], dont certaines sont bien connues, comme la sclérose en plaques, le lupus, le diabète de type 1, la maladie de Crohn, ou la polyarthrite rhumatoïde. D'autres maladies auto-immunes sont rares et complexes à diagnostiquer et plusieurs recherches sont en cours. Par conséquent, dans le cas de maladies auto-immunes inhabituelles, la majorité des patients peuvent souffrir durant plusieurs années avant que leur médecin ne puisse poser un diagnostic approprié pour une prise en charge adaptée. Bien que de nouvelles stratégies thérapeutiques modernes sont en cours d'élaboration depuis plusieurs années au travers de nombreuses études, la plupart des maladies auto-immunes sont pour l'instant incurables et peuvent nécessiter des traitements sur le long terme pour soulager les différents symptômes dont souffre un patient.

Jeune femme en consultation avec son médecin

Définition : qu'est-ce qu'une maladie auto-immune ?

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Pourquoi le système immunitaire attaque-t-il le corps ?

Qu'est-ce qui peut déclencher une maladie auto-immune ?

Le système immunitaire est composé d'organes et de cellules qui sont destinés à protéger le corps contre les bactéries, les virus, les parasites, et les cellules cancéreuses.

Au cours de l'évolution, le système immunitaire s'est transformé pour assurer l'homéostasie des tissus et cibler les agents pathogènes exogènes en régulant les populations cellulaires spécialisées. Le système immunitaire montre des variations substantielles entre tous les individus, définissant ainsi la manière dont les humains varient en matière de sensibilité aux maladies et réagissent aux agents pathogènes ou au cancer. Ainsi, une maladie auto-immune est le résultat d'une attaque fortuite du système immunitaire contre le corps au lieu de remplir sa mission de protection.

A ce jour, il existe plus de 80 maladies auto-immunes connues, dont : le diabète de type 1 (dysfonctionnement de lymphocytes T qui identifient les cellules ß (cellules bêta) du pancréas en tant que cellules étrangères) ; le lupus (maladie chronique auto-immune se manifestant par des symptômes cutanés et articulatoires) ; la polyarthrite rhumatoïde (maladie inflammatoire chronique des articulations évoluant par poussées) ; la maladie de Crohn (inflammation chronique pouvant affecter les parois du tube digestif) ; la colite ulcéreuse (maladie inflammatoire de l'intestin chronique), le syndrome de Guillain-Barré (forme de polyneuropathie qui provoque une faiblesse musculaire).

Les maladies auto-immunes peuvent affecter de nombreux types de tissus et presque tous les organes du corps, ou être des maladies auto-immunes spécifiques d'organe. L'inflammation et les lésions tissulaires peuvent provoquer une variété de symptômes (douleur, fatigue, éruptions cutanées, nausées, maux de tête, etc.), qui sont spécifiques à chaque maladie. L'inflammation est parfois asymptomatique au début de la maladie, et uniquement un examen clinique et des examens de laboratoire (prélèvement sanguin,...) permettront de détecter et confirmer le diagnostic.

Les chercheurs ne savent pas précisément ce qui cause les maladies auto-immunes. Parmi les causes possibles, on recense l'exposition aux produits chimiques, la génétique, l'alimentation, les hormones ou les infections.

En effet, les médecins ne savent pas encore exactement ce qui cause les dysfonctionnements du système immunitaire, même si l'on sait que certaines personnes sont plus à risque que d'autres, et donc plus susceptibles de contracter une maladie auto-immune.

Par exemple, des études ont démontré que certaines maladies auto-immunes sont plus courantes dans certains groupes ethniques ou avec un sex-ratio à prédominance féminine. Certaines maladies auto-immunes, telles que la sclérose en plaques (SEP) et le lupus, seraient héréditaires, mais bien que les membres d'une même famille n'auront pas immanquablement la même maladie.

« Véritable armée intérieure constituée de plusieurs types de « globules blancs », le système immunitaire défend l’organisme des agressions extérieures, comme les bactéries ou les virus, et tolère habituellement ses propres constituants - le « soi ». Quand la tolérance au soi se rompt, il devient source de maladie. Certains globules blancs (des « lymphocytes auto-réactifs ») s’attaquent spécifiquement à des tissus ou organes. Des « anticorps » normalement produits par certaines cellules immunitaires pour neutraliser  l’ « ennemi » en se fixant à certaines de ses molécules (antigènes) peuvent aussi apparaître et viser des éléments de notre organisme. » [4]

L'incidence des maladies auto-immunes est en augmentation depuis plusieurs années dans la population générale, et parmi les pistes, les chercheurs soupçonnent que des facteurs environnementaux tels que les infections et l'exposition à des produits chimiques et des solvants pourraient également être une cause majeure. Certaines études récentes révèlent aussi un possible lien entre le microbiote intestinal et la régulation du système immunitaire.

Même si des preuves sont encore nécessaires, l'alimentation est aussi un facteur suspecté, et en particulier le régime alimentaire occidental (malbouffe, additifs,...). Effectivement, ce régime, qui est axé sur la consommation d'aliments ultra-transformés, trop riches en graisses et en sucres, est lié à l'inflammation et aux lésions tissulaires, et pourrait donc déclencher une réponse immunitaire.

Comme le souligne un article de l'Institut Pasteur, « de nombreux facteurs sont liés à la survenue des maladies auto-immunes, comme les hormones sexuelles, les femmes étant plus souvent touchées que les hommes : la thyroïdite auto-immune par exemple survient dans 80% des cas chez des femmes (et touche 3 à 5 % d’entre elles). Le terrain génétique est important, d’où le caractère souvent familial de ces maladies. L’environnement - exposition aux microbes, à certaines substances chimiques, aux U.V., tabagisme… - joue également un rôle majeur. Pour certains, l’augmentation de la prévalence des maladies auto-immunes dans les pays industrialisés serait une conséquence de l’hygiène et de l’utilisation des antibiotiques. Être moins soumis à l'épreuve des infections pourrait être un facteur de risque. » [4]

Paroles d’experts - Pr Jean-François Bach : les maladies auto-immunes

Quels sont les symptômes des maladies auto-immunes ?

Liste des symptômes des maladies auto-immunes les plus courants (fatigue, troubles neurologiques,...)

Les maladies auto-immunes sont complexes à diagnostiquer puisque la plupart du temps les symptômes et les signes se chevauchent et sont ressentis dans diverses conditions chez les patients.

Chaque maladie auto-immune peut également avoir ses propres symptômes, par exemple le diabète de type 1 provoque souvent une soif extrême (polydipsie), une perte de poids anormale, et de l'asthénie.

Dans le cas d'autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde ou le psoriasis, les patients peuvent ressentir une alternance de symptômes qui apparaissent et disparaissent, avec une période de poussée des symptômes puis une période de rémission.

Les symptômes peuvent être notamment digestifs, articulaires, musculo-squelettiques, neurologiques, urinaires ou dermatologiques.

La liste des symptômes de la maladie auto-immune est évolutive, mais parmi les symptômes les plus courants, on remarque :

  • asthénie (fatigue) ;
  • troubles du sommeil (insomnie,...) ;
  • dépression :
  • troubles du déficit de l'attention et fatigue cognitive (difficulté de concentration,...) ;
  • troubles ou pertes de mémoire (troubles mnésiques) ;
  • œdèmes et érythèmes (éruptions cutanées et inflammation de la peau avec des gonflements et rougeurs) ;
  • démangeaisons ;
  • myalgie (muscles endoloris) ;
  • paresthésies (engourdissement et picotements dans les mains et les pieds) ;
  • pyrexie (fièvre) ;
  • alopécie (chute des cheveux et des poils) ;
  • mucus (selles glaireuses) ou sang dans les selles (rectorragie) ;
  • reflux gastro-œsophagien (RGO) ;
  • diarrhée ;
  • météorisme (ballonnements) ;
  • intolérance alimentaire ;
  • anémie ;
  • ulcérations buccales et inflammation buccale ;
  • prise (surpoids) ou perte de poids (amaigrissement) ;
  • etc.

Est-ce grave d'avoir une maladie auto-immune ?

Même si dans la majorité des cas, les maladies auto-immunes ne sont pas mortelles et les patients atteints d'une maladie auto-immune peuvent s'attendre à vivre une vie normale, il est nécessaire d'aller en consultation et de suivre correctement les recommandations et traitements prescrits par le médecin.

Certaines maladies auto-immunes rares peuvent être létales, et entraîner des lourdes complications. Notons que lorsque le système immunitaire d'une personne est affaibli, elle peut être plus à risque de contracter certaines autres maladies (maladie à coronavirus 2019, etc.).

Puisque chaque maladie auto-immune a des recommandations distincte (diététiques et thérapeutiques), et il est primordial de suivre les conseils des médecins, et d'améliorer le mode de vie global pour réduire les symptôme et favoriser une meilleure rémission à chaque poussée de symptômes.

Plus de 80 maladies auto-immunes répertoriées

Quelles sont les maladies auto-immunes les plus fréquentes (graves et bénignes) ?

Liste non-exhaustive des maladies auto-immunes.

Diabète de type 1 (DT1)

Le diabète de type 1 est une maladie chronique où le pancréas ne produit pas ou insuffisamment d'insuline. Faisant partie des maladies auto-immunes spécifiques d'organe, cette condition affecte le pancréas, où des auto-anticorps ciblent les cellules du pancréas sécrétrices d’insuline. L'insuline est une hormone que le corps utilise pour permettre au glucose (sucre) de pénétrer dans les cellules de l'organisme afin de produire de l'énergie. Les symptômes du diabète de type 1 sont généralement l'amaigrissement, la soif, des mictions fréquentes, une sensibilité accrue aux infections. Pour l'heure, le diabète de type 1 est incurable, et son traitement vise essentiellement à prévenir les complications, et gérer la quantité de sucre dans le sang en utilisant l'insuline, le régime alimentaire et l'amélioration du mode de vie.

Polyarthrite rhumatoïde (PR)

La polyarthrite rhumatoïde (PR) correspond à une attaque des articulations par le système immunitaire. Ainsi, la polyarthrite rhumatoïde provoque des rougeurs, des douleurs et des raideurs dans les articulations. Aussi, l'inflammation associée à la polyarthrite rhumatoïde peut endommager d'autres parties du corps. En effet, les principaux symptômes de la polyarthrite rhumatoïde sont des articulations enflées et déformées, mais sont parfois ciblés vers le cœur, les yeux et les poumons. Son traitement reste encore complexe même si des certains médicaments innovants peuvent améliorer les douleurs et ralentir la maladie.

Arthrite psoriasique (APs) ou rhumatisme psoriasique

Le psoriasis provoque une multiplication trop rapide des cellules de la peau, et elles s'accumulent et forment des plaques rouges enflammées. "Le psoriasis ne se limite pourtant pas uniquement à la peau et peut avoir dans certains cas un lien entre d'éventuelles atteintes articulaires (rhumatisme psoriasique). Effectivement, l'arthrite psoriasique (APs), ou rhumatisme psoriasique, est un type d'arthrite associé au psoriasis. Maladie inflammatoire chronique des articulations, où les tendons et les ligaments se connectent aux os, l'arthrite psoriasique est aussi une maladie associée à des problèmes de santé connexes (comorbidités)" [5].

Fibromyalgie, ou syndrome fibromyalgique

"La fibromyalgie - nommée aussi syndrome fibromyalgique, ou syndrome polyalgique idiopathique diffus (SPID) - est une affection chronique provoquant des douleurs généralisées et persistantes qui impactent la vie quotidienne de tous les patients. Le symptôme principal du syndrome fibromyalgique est la douleur chronique. Toutes les capacités fonctionnelles du patient sont touchées et sont réduites de manière significative et inconstante en fonction des patients au cours de leur vie. Le patient peut être affecté par divers symptômes allant des troubles du sommeil, à la fatigue, une détresse psychologique, des troubles de la cognition, des paresthésies (picotements, engourdissements), des raideurs dans tout le corps, ou des maux de tête." [6]

Sclérose en plaques (SEP)

La sclérose en plaques (SEP) endommage la gaine de myéline (ou gaine de Schwann), qui est le revêtement protecteur entourant les cellules nerveuses du système nerveux central (SNC). Les dommages causés à la gaine de myéline ralentissent la vitesse de transmission des messages entre le cerveau et la moelle épinière vers et depuis le reste de l'organisme. Les dommages causés par la sclérose en plaques (SEP) peuvent entraîner une faiblesse, des problèmes d'équilibre et des difficultés à marcher. La SEP se présente sous plusieurs formes qui progressent à des rythmes différents chez les patients.

Lupus érythémateux disséminé (LED)

Le lupus érythémateux disséminé (LED) est le type de lupus le plus courant dans le monde. Cette maladie auto-immune attaque les tissus et provoque une inflammation généralisée avec des lésions tissulaires dans tous les organes affectés. Aussi, la LED peut affecter le cerveau, la peau, les articulations, les poumons, les reins ainsi que les vaisseaux sanguins. Les causes de cette maladie sont encore inconnues, et il n'y a pas de remède à part des interventions médicales et des changements de mode de vie pour aider à le contrôler. La gravité du lupus érythémateux disséminé peut aller de légère à potentiellement mortelle.

Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (maladie de Crohn,...)

Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (ou MICI) décrivent les conditions qui provoquent une inflammation de la muqueuse de la paroi intestinale. Selon type de MICI, la maladie affecte une partie différente du tractus gastro-intestinal. Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). La maladie de Crohn peut enflammer n'importe quelle partie du tractus gastro-intestinal, de la bouche à l'anus. La rectocolite hémorragique affecte en particulier la muqueuse du gros intestin (côlon) et du rectum.

Maladie cœliaque

La maladie cœliaque est une maladie dans laquelle le système immunitaire attaque les propres tissus du corps lorsqu'une personne mange du gluten. Cette condition endommage l'intestin grêle en l'empêchant d'absorber les nutriments essentiels. Une gamme de symptômes peuvent survenir, notamment la diarrhée, des douleurs abdominales et des ballonnements. Ainsi, les personnes atteintes de la maladie coeliaque ne peuvent pas manger d'aliments contenant du gluten (protéine présente dans le blé, le seigle et d'autres produits céréaliers). Elles doivent en priorité suivre un régime alimentaire spécifique.

Maladie de Basedow (hyperthyroïdie secondaire)

La maladie de Basedow, ou Graves-Basedow, attaque la glande thyroïde dans le cou (petite glande en forme de papillon), l'amenant ainsi à produire un surplus d'hormones. Rappelons que les hormones thyroïdiennes [7] contrôlent la consommation d'énergie du corps (métabolisme). Ainsi, le fait d'avoir trop de ces hormones thyroïdiennes accélère les activités de l'organisme, ce qui provoque différents symptômes, dont potentiellement : exophtalmie (protrusion excessive du globe oculaire) ; tachycardie (accélération du rythme cardiaque) ; nervosité (stress, agitation, instabilité) ; amaigrissement.

Maladie d'Addison (insuffisance surrénalienne)

La maladie d'Addison [8] affecte les glandes surrénales, qui produisent les hormones cortisol et aldostérone ainsi que les hormones androgènes. Le fait d'avoir insuffisamment de cortisol peut affecter la façon dont le corps utilise et stocke les glucides et le sucre (glucose). Une carence en aldostérone entraîne une perte de sodium ainsi qu'un excès de potassium dans le sang. Les symptômes de la maladie d'Addison sont principalement l'asthénie (fatigue), l'amaigrissement (perte de poids inexpliquée) et l'hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang).

Syndrome de Gougerot-Sjögren

Cette condition attaque les glandes qui assurent la lubrification des yeux et de la bouche. Les symptômes caractéristiques du syndrome de Gougerot-Sjögren sont les yeux secs et la bouche sèche, mais il peut également affecter les articulations ou la peau. "Le symptôme complexe de sécheresse des yeux et des muqueuses avec hypertrophie des glandes parotides chez les femmes ménopausées a été décrit par Henri Gougerot en 1925 et a fait l'objet de nombreuses études rapportées par l'ophtalmologiste suédois Henrik Sjögren (1933-1952)". [9] Notons que cette condition accompagne souvent d'autres troubles du système immunitaire, tels que la polyarthrite rhumatoïde et le lupus. Dans le syndrome de Gougerot-Sjögre, les muqueuses et les glandes sécrétant l'humidité de vos yeux et de votre bouche sont généralement touchées en premier, ce qui entraîne une diminution des larmes et de la salive. Ce syndrome peut se développer à tout âge, mais la plupart des patients ont souvent plus de 40 ans, et son traitement se concentre en particulier sur le soulagement des symptômes.

Pemphigoïde bulleuse

La pemphigoïde bulleuse est une affection cutanée rare. Cette maladie provoque des phlyctènes (grosses cloques remplies de liquide) sur des zones de la peau comme les aisselles, le bas de l'abdomen, ou le haut des cuisses. La pemphigoïde bulleuse est plus fréquente chez les personnes âgées et survient lorsque le système immunitaire attaque une fine couche de tissu sous la couche externe de peau. Les causes de cette réponse immunitaire anormale sont encore inconnues, même si certains médicaments peuvent déclencher la pemphigoïde bulleuse. Cette affection peut parfois disparaître d'elle-même en quelques mois ou années selon les patients. Le traitement (corticostéroïdes,...) de la pemphigoïde bulleuse aide à guérir les phlyctènes et à soulager les démangeaisons, mais dans certains cas cette maladie peut être mortelle chez les personnes âgées en mauvaise santé.

Myasthénie grave

La myasthénie grave affecte les impulsions nerveuses qui aident le cerveau à contrôler les muscles. De la sorte, lorsque la communication entre les nerfs et les muscles est altérée, les différents signaux ne peuvent pas ordonner aux muscles de se contracter. Cette maladie peut toucher des personnes de tout âge, mais reste plus fréquente chez les femmes de moins de 40 ans et chez les hommes de plus de 60 ans. Le symptôme le plus courant est la faiblesse musculaire et s'aggrave avec l'activité et s'améliore avec le repos. Les muscles qui contrôlent la déglutition et les mouvements du visage sont souvent impliqués. La myasthénie grave est incurable, mais le traitement peut aider à soulager les signes et les symptômes.

Thyroïdite de Hashimoto

La thyroïdite de Hashimoto provoque un ralentissement de la production d'hormones thyroïdiennes jusqu'à un déficit. Les symptômes comprennent la prise de poids, la sensibilité au froid, la fatigue, la perte de cheveux et le gonflement de la thyroïde (goitre). "La thyroïdite d’Hashimoto est le type le plus courant de thyroïdite et la cause la plus fréquente d’ hypothyroïdie. Pour des raisons mal connues, l’organisme réagit contre lui-même (réaction auto-immune). La thyroïde est envahie par des globules blancs et des anticorps sont produits contre la thyroïde (anticorps anti-thyroïde). Chez environ 50 % des personnes qui sont atteintes de la thyroïdite d’Hashimoto, la thyroïde est initialement hypoactive. Chez les autres, la thyroïde est normale à première vue (malgré une hyperactivité thyroïdienne chez certaines), puis devient généralement hypoactive". [10] Le diagnostic de la thyroïdite d’Hashimoto se fait par un dosage des hormones thyroïdiennes et vu qu'il n’existe pour l'instant aucun traitement spécifique, les recommandations principales sont d'éviter l’excès d'iode et un traitement substitutif par hormones thyroïdiennes selon les patients.

Anémie pernicieuse (maladie de Biermer)

L'anémie pernicieuse, ou maladie de Biermer, provoque chez les patients une carence en une protéine fabriquée par les cellules de la muqueuse de l'estomac, qui est un facteur intrinsèque nécessaire à l'intestin grêle afin d'absorber la vitamine B12 (cobalamines) des aliments. Une carence en vitamines B12 développe une anémie et la capacité du corps à synthétiser correctement l'ADN. Les symptômes d’anémie sont en particulier l'asthénie (fatigue), la pâleur, les vertiges, la dyspnée (gêne respiratoire), ou la tachycardie. L'anémie pernicieuse est plus fréquente chez les personnes âgées. Il n'existe pas de traitement spécifique, mais le traitement repose sur une supplémentation en vitamine B12 administrée par voie orale ou en injection (voie intramusculaire), et une amélioration du mode de vie.

Vascularites

Les vascularites surviennent lorsque le système immunitaire attaque les vaisseaux sanguins. De la sorte, l'inflammation qui en résulte rétrécit les artères et les veines, permettant à moins de sang de les traverser. Soulignons que "vascularite" est un terme médical désignant un ensemble de maladies rares. Cette affection implique une inflammation des vaisseaux sanguins et peut provoquer un épaississement des parois des vaisseaux sanguins, ce qui réduit ainsi la largeur du passage à travers le vaisseau et restreint le flux sanguin entraînant des dommages aux organes et aux tissus. Plusieurs types de vascularites existent, et la plupart d'entre elles sont rares. Une vascularite peut être légère, voire invalidante. Elle peut affecter un seul organe ou plusieurs, sur une court terme ou à long terme. La vascularite présente plusieurs signes et symptômes (ce que vous voyez et ressentez), comme un essoufflement, de la toux, un engourdissement dans une main ou un pied, un purpura (taches rouges sur la peau), des nodules, ou des ulcères. Selon le type, la maladie peut parfois s'améliorer sans traitement, mais le plus souvent des médicaments sont nécessaires pour contrôler l'inflammation et prévenir les poussées.

Sclérodermie

La sclérodermie, ou sclérodermie systémique, est un groupe de maladies rares incurables. Elles impliquent le durcissement et le resserrement de la peau, et peuvent également causer des problèmes dans les vaisseaux sanguins, le tube digestif et les organes internes. La sclérodermie peut être "limitée" ou "diffuse", ce qui se réfère uniquement au degré d'atteinte cutanée du patient. Ces deux types peuvent impliquer n'importe lequel des autres problèmes vasculaires ou organiques. Aucun remède spécifique n'existe pour le moment contre la sclérodermie, mais les traitements peuvent souvent aider à soulager les symptômes, et ralentir la progression.

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Quand consulter un médecin ?

Il est recommandé de consulter un médecin dans les meilleurs délais si un patient présente les symptômes d'une maladie auto-immune. Le diagnostic d'une maladie auto-immune est retracé par le médecin, en cabinet de ville ou dans un établissement de santé, en présence d'un ensemble de signes évocateurs d'un dysfonctionnement d'un ou plusieurs organes.

Pour l'instant, il n'existe aucun test unique afin de diagnostiquer la plupart des maladies auto-immunes. Le diagnostic d'une maladie auto-immune peut être compliqué et repose spécialement sur des éléments clinico-biologiques (analyses,...).

De plus, le diagnostic d'une maladie auto-immune par le médecin, peut être complété par des données génétiques et d'imagerie médicale, et une coopération interdisciplinaire (dermatologues, rhumatologues, gastro-entérologues, endocrinologues,...).

Traitements : comment guérir la maladie auto-immune ?

Comment traite-t-on les maladies auto-immunes ?

Médicaments immunosuppresseurs, molécules innovantes, biothérapies, anti-TNF alpha, plasmaphérèse, immunoglobulines intraveineuses, chirurgie,....

"Chaque maladie auto-immune répond à une prise en charge spécifique. Des traitements permettent de contrôler les symptômes de la maladie : antalgiques contre la douleur, anti-inflammatoires contre la gêne fonctionnelle articulaire, médicaments substitutifs permettant de normaliser les troubles endocriniens (insuline dans le diabète, thyroxine dans l’hypothyroïdie…), etc." [3].

Ainsi, le principal traitement actuel des maladies auto-immunes consiste à utiliser des médicaments qui réduisent l'inflammation et calment la réponse immunitaire hyperactive. Certains traitements peuvent également aider à soulager les symptômes des patients.

Toutefois, les traitements ne peuvent pas encore guérir les maladies auto-immunes, et plusieurs recherches sont en cours afin de développer des traitements innovants et performants grâce à de nouvelles molécules. Leurs capacités sont essentiellement de contrôler la réponse immunitaire et réduire l'inflammation.

Enfin, le mode de vie est aussi important (arrêt du tabac,...), une alimentation équilibrée et saine, ainsi qu'une activité physique régulière aident la plupart des patients.

Vaccination COVID-19 et maladies auto-immunes auto-inflammatoires

Sources

  1. Les auto-anticorps. Société Française de Rhumatologie. https://public.larhumatologie.fr/
  2. Item 116 : Pathologies auto-immunes : aspects épidémiologiques, diagnostiques et principes du traitement. Association des Collèges des Enseignants d'Immunologie des Universités de Langue française. http://campus.cerimes.fr/
  3. Maladies auto-immunes. La rupture de la tolérance au soi. INSERM. 2018. https://www.inserm.fr/
  4. Maladies auto-immunes : quand nos défenses nous attaquent. Institut Pasteur. 2018. https://www.pasteur.fr/
  5. Psoriasis : tout ce qu'il faut savoir sur cette maladie inflammatoire chronique. 2022. https://www.le-guide-sante.org/actualites/medecine/psoriasis-maladie-inflammatoire-chronique-dermatose
  6. Fibromyalgie : symptômes, causes et traitements du syndrome fibromyalgique. 2022. https://www.le-guide-sante.org/actualites/medecine/fibromyalgie-symptomes-douleurs-causes-traitements
  7. Présentation de la thyroïde. Par Jerome M. Hershman, MD, MS, David Geffen School of Medicine at UCLA. Dernière révision totale oct. 2020. https://www.msdmanuals.com/
  8. Maladie d'Addison (Insuffisance corticosurrénalienne primaire ou chronique). Par Ashley B. Grossman, MD, University of Oxford; Fellow, Green-Templeton College. Dernière révision totale mai 2022. https://www.msdmanuals.com/
  9. Gougerot-Sjögren Disease. AMA Arch Intern Med. 1954;93(5):731–741. doi:10.1001/archinte.1954.00240290089010. https://jamanetwork.com/
  10. Thyroïdite d’Hashimoto (Thyroïdite auto-immune). Par Jerome M. Hershman, MD, MS, David Geffen School of Medicine at UCLA. Dernière révision totale oct. 2020. https://www.msdmanuals.com/
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