William Tuke, Florence Nightingale, Boris Levinson,... : les pionniers de la zoothérapie
Apparue dans différents pays d'Europe (Belgique, Allemagne,...) dans les années 1950, la zoothérapie s’est développée en France essentiellement dans les années 70. Cependant, l'histoire de la zoothérapie serait bien plus ancienne.
Effectivement, « c'est au XVIIIe siècle que les prémices de l'animal médiateur se font connaître. L'Anglais William Tuke (1732-1822), philanthrope et humaniste, après avoir été outré des conditions de vie des malades mentaux dans un asile d'aliénés de la ville d'York dans le nord de l'Angleterre, fonda l'Institut « York Retreat » en 1796 ». [1]
Ensuite, à la fin du XIXe siècle, l'infirmière Britannique Florence Nightingale (1820-1910), qui est une très célèbre infirmière, fondatrice des techniques infirmières modernes a été l'une des premières pionnières dans l'emploi d'animaux pour renforcer la qualité de vie des patients.
En effet, comme le relate le site officiel du muséum de Florence Nightingale, « certains des soldats des hôpitaux de Scutari ont été autorisés à garder des animaux de compagnie. L'un de ces animaux était une tortue appelée Jimmy, et voici sa carapace. Nightingale aimait les animaux et croyait qu'ils pouvaient avoir un effet thérapeutique sur les patients. Elle a écrit qu'un petit animal de compagnie est souvent un excellent compagnon pour les malades dans son livre Notes sur les soins infirmiers. Ses croyances se reflètent aujourd'hui dans l'utilisation moderne des animaux de thérapie dans les hôpitaux ». [2] Mais l'un des pères de la zoothérapie moderne, au XXe siècle, « est un pédopsychiatre américain, Boris Levinson (1907-1984), qui fut le premier à parler du rôle catalyseur social que peut jouer l'animal envers l'humain ». [1]
« Zoothérapie est un terme générique qui fait référence à toutes sortes d’interventions assistées par l’animal. Conduite par un intervenant dûment formé avec l’aide d’un animal soigneusement sélectionné elle a pour but d’améliorer la santé mentale ou physique d’une personne, ou tout simplement sa qualité de vie. L’objectif de cette méthode peut ainsi être thérapeutique, mais aussi préventif ou pédagogique ». [3]
Le but de la zoothérapie est d'aider une personne à se rétablir ou à faire face à un problème de santé ou à un trouble mental. Lien humain-animal, la zoothérapie décrit le désir des personnes d'interagir avec les animaux et d'avoir des relations avec eux. De la sorte, la zoothérapie est une interaction guidée entre une personne et un animal dressé. Dans certains cas, la zoothérapie implique également le maître de l'animal.
Les chiens et les chats sont les plus couramment utilisés en zoothérapie. Cependant, les poissons, les chevaux et autres animaux qui répondent aux critères de sélection peuvent également être utilisés. Toutefois, le type d'animal choisi peut dépendre des objectifs thérapeutiques et du plan de traitement d'une personne.
La zoothérapie est également appelée thérapie assistée par l'animal et est parfois confondue avec les activités assistées par l'animal (AAA). La thérapie assistée par l'animal correspond à un ensemble formel et structuré de séances qui aide les patients à atteindre des objectifs spécifiques dans leur traitement. Par contre, les activités assistées par l'animal impliquent des réunions plus décontractées dans lesquelles un animal et son maître interagissent avec une ou plusieurs personnes pour le confort ou les loisirs.
La performance de la zoothérapie dépend de l'établissement précis des objectifs et des attentes réalistes et de la réalisation de ces objectifs. Un patient et son médecin ou thérapeute établiront ces différents objectifs au début de la prise en charge, puis le patient discutera également de la manière d'atteindre ces objectifs et du temps que cela prendra avec le zoothérapeute. Ensuite, toutes l'équipe (médecin, thérapeute,...) surveillera les progrès et aidera le patient à rester sur la bonne voie pour atteindre les objectifs. Si les progrès sont plus lents ou plus rapides que prévus, ils peuvent modifier le plan de traitement.
La médiation animale : une thérapie pour tous types de publics
La zoothérapie est une médiation qui peut aider les enfants et les adultes avec une variété de problèmes physiques et mentaux. Cette thérapie peut réduire le stress, l'anxiété et la dépression, et augmenter la positivité et la socialisation (réduction de l'isolement social).
Comme le souligne l’Association Française de Thérapie Assistée par l’Animal (AFTAA), cette pratique « s’exerce auprès de tous types de publics. Aussi bien auprès des personnes âgées en institution, des enfants ou adultes en situation de handicap. Mais aussi avec les personnes en difficultés psychiques. Également les détenus en milieu carcéral, jeunes délinquants, … ) ».
De plus, « en individuel ou en groupe, à l’aide d’un animal familier, scrupuleusement sélectionné et préparé en amont à ce « travail ». Il intervient sous la responsabilité d’un professionnel, communément appelé « zoothérapeute ». Évidement ce « zoothérapeute » se doit d’être avant tout un professionnel de la santé (psychologue, ergothérapeute, psychomotricien, éducateur spécialisé, etc.). Enfin la connaissance appuyée sur les pathologies humaines est indispensable. Par conséquent la Thérapie Assistée par l’Animal (TAA) est conçue pour promouvoir l’amélioration des capacités physiques, cognitives, sociales, psychiques ou émotionnelles de l’humain. Enfin elle se différencie des Activités Assistées par l’Animal (AAA) et de l’Animation Assistée par l’Animal (AnAA) par le cadre qu’elle impose : Professionnel spécialisé (thérapeute) ; Programme structuré, organisé ; Objectifs thérapeutiques mis en place ; Évaluations régulières, bilans, suivis écrits ; Cadre thérapeutique clairement établi (lieu et heures des séances, rituels, … ) ». [4]