La danse comme moyen de retrouver la forme chez les personnes obèses.

L’obésité représente aujourd’hui un défi majeur de santé publique à l’échelle mondiale. Elle touche plus de 650 millions d’adultes selon l’Organisation mondiale de la santé et constitue un facteur de risque majeur pour de nombreuses pathologies chroniques, telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore certains types de cancers [1]. Si les traitements médicamenteux, la chirurgie bariatrique et les régimes alimentaires sont souvent évoqués, l’activité physique reste l’un des piliers fondamentaux dans la prise en charge de l’obésité. Cependant, de nombreuses personnes obèses rencontrent des obstacles à la pratique d’activités sportives classiques, tant sur le plan physique que psychologique.

La danse comme moyen de retrouver la forme chez les personnes obèses.

Dans ce contexte, la danse apparaît comme une alternative intéressante, à la fois accessible, ludique et bénéfique sur plusieurs plans. Bien plus qu’un simple divertissement, elle constitue une activité physique complète qui mobilise le corps dans sa globalité, tout en procurant du plaisir et en renforçant le lien social. Certaines formes de danse, comme la Zumba ou la danse contemporaine adaptée, sont aujourd’hui intégrées dans des programmes thérapeutiques pour accompagner les personnes en surpoids vers une meilleure santé globale.

Cet article se propose d’explorer la pertinence de la danse comme outil de réhabilitation physique, psychologique et sociale chez les personnes obèses. À travers une analyse des bénéfices physiologiques et émotionnels de cette pratique, nous mettrons en lumière les conditions nécessaires à son intégration efficace dans des parcours de soins ou de remise en forme.

L’obésité et ses impacts sur la santé physique et psychologique

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L’obésité est définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m². Elle résulte d’un déséquilibre prolongé entre les apports caloriques et les dépenses énergétiques. Outre son incidence croissante, elle entraîne des répercussions sérieuses sur la santé physique. Les personnes obèses présentent un risque accru de développer des pathologies métaboliques telles que le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie [2]. Par ailleurs, le poids excessif impose une charge supplémentaire sur les articulations, contribuant à des douleurs chroniques, en particulier au niveau des genoux, des hanches et du dos.


Mais les effets de l’obésité ne s’arrêtent pas aux manifestations physiologiques. Sur le plan psychologique, elle est fréquemment associée à une baisse de l’estime de soi, à des troubles anxieux ou dépressifs, voire à un isolement social. Ces conséquences psychiques peuvent aggraver le cercle vicieux de la sédentarité et de la prise de poids, en réduisant la motivation à entreprendre des démarches de santé.


Dans cette perspective, toute stratégie de lutte contre l’obésité doit s’inscrire dans une approche globale, intégrant non seulement des solutions biomédicales, mais aussi des dimensions comportementales, sociales et émotionnelles. C’est dans ce cadre que la danse peut jouer un rôle déterminant.

Activité physique et obésité : un défi d’accessibilité et de motivation

Les recommandations actuelles suggèrent aux adultes de pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique modérée par semaine [1]. Toutefois, pour les personnes obèses, atteindre cet objectif peut s’avérer difficile. Les douleurs articulaires, l’essoufflement rapide, ou encore la peur du jugement constituent autant d’obstacles à la pratique régulière d’un sport. En outre, la majorité des activités proposées dans les salles de sport ou les centres de remise en forme ne tiennent pas toujours compte des besoins spécifiques de ce public.


Face à ces difficultés, il est crucial de proposer des formes d’activité physique à la fois adaptées, motivantes et sécurisantes. C’est là qu’intervient la notion de plaisir dans l’effort, un levier puissant pour l’adhésion et la persévérance. La danse, de par sa nature expressive et rythmée, suscite souvent un engagement spontané, même chez les personnes peu enclines à faire du sport.


De plus, la flexibilité des formats — cours collectifs, séances à domicile, intensité modulable — permet de personnaliser l’expérience en fonction des capacités de chacun. La mise en musique de l’effort contribue également à réduire la perception de la fatigue, tout en renforçant la dimension ludique.


Ainsi, en revalorisant le corps dans le mouvement et en créant un espace bienveillant, la danse peut contourner de nombreux freins à l’activité physique traditionnelle.

Les bienfaits physiologiques et métaboliques de la danse

Au-delà du plaisir qu’elle procure, la danse constitue une activité physique à part entière, aux effets comparables à ceux d’exercices aérobies modérés à intenses. Pratiquée régulièrement, elle contribue à améliorer l’endurance cardiovasculaire, la force musculaire et la souplesse. Chez les personnes obèses, ces bénéfices sont d’autant plus significatifs qu’ils participent à la réduction des risques de comorbidités [3].


Des études ont démontré que la danse permet une dépense calorique allant de 200 à 500 kcal par heure, selon le type et l’intensité de la pratique [3]. Elle agit donc favorablement sur la perte de poids ou la stabilisation pondérale. Par ailleurs, elle stimule le métabolisme, favorise la régulation de la glycémie, et améliore la sensibilité à l’insuline.


Un autre avantage de la danse réside dans sa capacité à renforcer la proprioception et la coordination, éléments souvent altérés chez les personnes sédentaires. Les styles comme la danse contemporaine, le hip-hop ou encore les danses latines peuvent être adaptés à différents niveaux de condition physique, en favorisant la progression et la sécurité.


Enfin, contrairement à d’autres activités à fort impact, la danse peut être pratiquée sans risque majeur de blessure, à condition d’un encadrement approprié.

Les bénéfices psychologiques et sociaux de la danse

La danse n’agit pas uniquement sur le corps : elle influence également l’état mental et émotionnel des participants. Elle permet une meilleure conscience corporelle, souvent fragilisée chez les personnes obèses, et participe à une réappropriation positive de l’image de soi.


En réduisant le stress, l’anxiété et les tensions, la danse favorise la libération d’endorphines, connues pour leur effet antidépresseur naturel. Elle contribue ainsi à améliorer l’humeur et la qualité de vie [4].


Sur le plan social, les cours de danse créent un espace d’échange, de soutien et d’inclusion. L’effet de groupe et la dynamique collective renforcent l’adhésion et encouragent la persévérance dans la durée. Certaines études ont observé une diminution du sentiment de solitude chez les personnes engagées dans des pratiques collectives régulières comme la danse [4].


Des initiatives telles que la "Dance Your Pounds Off" aux États-Unis ou des ateliers de danse adaptés en hôpital en France ont démontré l’impact positif de ces pratiques sur la santé mentale des personnes obèses. Ces expériences soulignent l’importance d’un cadre non stigmatisant, qui valorise le plaisir du mouvement plus que la performance.

Intégrer la danse dans les programmes de rééducation ou de perte de poids

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Pour que la danse puisse jouer pleinement son rôle dans la prise en charge de l’obésité, elle doit être intégrée de manière structurée dans les parcours de soins. Des programmes comme la Zumba Gold (version allégée de la Zumba) ou la danse-thérapie en milieu hospitalier en sont de bons exemples.


Le rôle des professionnels de santé est crucial : médecins, kinésithérapeutes, psychologues et éducateurs sportifs doivent collaborer pour adapter la pratique aux capacités et aux besoins de chaque individu. Une évaluation préalable de la condition physique, ainsi qu’un suivi régulier, sont indispensables pour éviter les risques et mesurer les progrès.


Il est également nécessaire de former des intervenants capables d’encadrer des groupes hétérogènes, avec bienveillance et compétence. Le développement de vidéos, de tutoriels ou d’applications peut également favoriser la pratique à domicile, notamment pour les personnes isolées ou peu mobiles.


Enfin, les recherches en cours sur les effets de la danse sur la santé métabolique ou la psychologie des patients obèses devraient être soutenues, afin de renforcer l’assise scientifique de ces approches alternatives [5].

Conclusion

La danse, souvent perçue comme un loisir, se révèle être un outil thérapeutique puissant pour les personnes obèses. Elle permet de conjuguer activité physique, expression de soi et plaisir, dans un cadre souvent plus inclusif que les pratiques sportives traditionnelles. En agissant à la fois sur les plans physiologique, psychologique et social, elle répond aux multiples dimensions de l’obésité.


Son intégration dans les parcours de soins requiert une collaboration interdisciplinaire et une adaptation fine aux besoins des participants. Toutefois, les résultats déjà observés justifient pleinement son développement. À l’heure où les approches holistiques gagnent en reconnaissance, la danse pourrait bien devenir un pilier incontournable de la santé durable.
 

Références

  1. OMS. (2021). Obésité et surpoids.
  2. Apovian, C.M. (2016). The Clinical and Economic Consequences of Obesity. American Journal of Managed Care.
  3. Domene, P.A. et al. (2016). Zumba® Fitness and Health Markers: A Systematic Review. Journal of Sports Medicine.
  4. Quiroga Murcia, C. et al. (2010). Shall we dance? An exploration of the perceived benefits of dancing on well-being. Arts & Health.
  5. Keogh, J.W.L. & Kilding, A.E. (2022). Exercise, Obesity, and Non-Pharmacological Management: Emerging Perspectives on Dance and Movement Interventions. Obesity Reviews.

 

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