Dans ce type de tumeurs qui touchent les femmes, l’indication de la médecine nucléaire n’est malheureusement pas aussi bonne que dans le cancer du poumon. D’autant qu’il n’y a pas un mais une multitude de cancers du sein.
En effet, le sucre fluoré injecté sera capté en fonction de l’agressivité tumorale. Plus les cellules tumorales seront actives et auront un métabolisme élevé, plus elles auront besoin de sucre pour se reproduire et plus le signal est important. Or, dans les cancers peu actifs, cette fonction sera peu ou pas visible. Dans le bilan initial, la TEP n’est donc pas indiquée. A l’inverse, une fois le bilan établi, cet examen permettra d’identifier les zones métastatiques non détectées par le scanner.
Autres produits injectés très utiles dans le cancer du sein : les estrogènes marqués avec le fluor seront détectés si la tumeur a des récepteurs œstrogéniques, ce qui sera une information intéressante pour le thérapeute, notamment pour mieux traiter les cancers du sein triple négatifs au mauvais pronostic.
Pourquoi prescrire une scintigraphie thyroïdienne ?
Les rayons bêta, en médecine nucléaire, sont efficaces pour les tumeurs très sensibles au rayonnement, qui bénéficient d’un traitement associé. Dans le cas d’un cancer de la thyroïde, le traitement hormonal permettra de bloquer les cellules tumorales, lesquelles seront tuées par les rayonnements bêtas de l’iode.
Quels sont les freins au développement de la médecine nucléaire ?
La France est très en retard par rapport aux avancées de la médecine nucléaire. La législation sur la sureté nucléaire est appliquée avec les mêmes précautions aux services de médecine nucléaire. Du point de vue pharmacologique, il s’avère très difficile d’obtenir une AMM en France. En outre, la discipline qui est chère par rapport à la radiologie et nécessite un approvisionnement journalier des produits comme le fluor pour lequel la durée de vie est limitée. Pour le fluor qui ne dure que 2 heures, les commandes doivent effectuées 2 fois par jour pour un bon approvisionnement.
Quel est le futur de la médecine nucléaire ?
Cette médecine personnalisée est en pleine expansion à la fois du point de vue diagnostique que thérapeutique. Son avenir réside dans le traitement, en marquant des molécules avec des agents pour détruire les cellules cancéreuses. Il existe déjà un PSMA marqué qui détruit certaines tumeurs de la prostate. Le cancer de la thyroïde et les tumeurs endocrines peuvent, de leur côté, être traitées par de l’iode réactif. Cette discipline est jeune et très dynamique pour traiter plus efficacement, en réduisant la toxicité et en évitant les traitements inutiles.