Ménopause et relations amoureuses ne sont pas antinomiques !

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Coule sénior amoureux

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « la santé sexuelle fait partie intégrante de la santé, du bien-être et de la qualité de vie dans leur ensemble ». Il importe donc, quel que soit son âge, de mettre en œuvre un environnement intérieur et extérieur propice au retour d’une vie amoureuse.

Phénomène naturel, la ménopause survient entre 45 et 55 ans, voire avant, dans le cas d’insuffisance ovarienne prématurée.

La survenue de la ménopause engendre de nombreuses modifications physiologiques et morphologiques (prise de poids, peau sèche, flétrie et sans éclat, taches cutanées…) [1], qui peuvent être des symptômes transitoires ou durables.

Ces transformations peuvent changer le regard que la femme porte sur son corps. Sources pour certaines d’une perte d’estime de soi, les changements dus à la ménopause renforcent le sentiment de ne plus être désirable.

Des modifications biologiques aux effets délétères

L’arrêt du fonctionnement des ovaires engendre l’arrêt de production d’œstrogènes et de progestérones à l’origine de symptômes pouvant être invalidant dans la relation avec son partenaire.

Cette carence hormonale peut avoir en effet pour conséquences une atrophie vaginale liée à une dysbiose vaginale [2], ainsi qu’une sècheresse vaginale donc un retard de lubrification favorisant des douleurs durant les rapports. Sans oublier les risques cardiovasculaires et d’ostéoporose [3].

Ajoutés aux effets secondaires tels que les bouffées de chaleur et les troubles de l’humeur non maîtrisés, ces perturbations participent, au contraire des hommes, à revoir sa place de femme au sein de la société.

L’ensemble de ces événements contribue pour une partie de la population féminine à une diminution de sa libido et à une limitation des rapports sexuels [4].

Des craintes non justifiées

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Certaines femmes souffrant de maladies cardiovasculaires s’interdisent tout rapport sexuel par crainte que cela nuise à leur condition cardiaque.

Comme le rappelle la Fédération Française de Cardiologie [5], il ne s’agit pas d’un marathon, « les bénéfices d’une activité sexuelle sont doubles, à la fois physiques et mentaux… [L’acte sexuel] est une véritable activité physique, considérée comme modérée, accessible et bénéfique… Si le risque [d’avoir un infarctus] existe, il est extrêmement faible ». Par précaution, il suffit de demander à son médecin et oser aborder le sujet avec lui. « Chez la patiente cardiaque ou vasculaire, ou présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire, l’hygiène de vie est primordiale, pour l’état de santé général mais également pour une vie sexuelle épanouie ». Il est fondamental d’arrêter le tabac.

Le désir féminin, c’est aussi dans la tête

Selon une étude de l’Association Française d’Urologie, « la construction du désir sexuel féminin est multifactoriel… une femme « bien dans sa peau », sera bien dans son désir ».

La perte du désir est en effet souvent associée à des facteurs socio-professionnels et relationnels : conjoint à la retraite, enfants ayant quitté le nid familial, conjoint présentant également des troubles liés à son âge et doutant de ses performances.

Des traitements hormonaux existent pour réduire certains risques de survenue des symptômes précédemment cités, à condition d’être pris dès le début de la ménopause et prescrits au cas par cas [6-7]. Les chercheurs s’intéressent également au microbiote vaginal et à l’utilisation de probiotiques pour restaurer la flore.

Mais la création du désir peut également passer par une érotisation du corps pour se sentir de nouveau désirable et un travail sur l’aspect émotionnel. Les préliminaires étant essentiels pour donner le temps au corps de retrouver ses sensations. La solution réside aussi dans la communication avec son conjoint et l’invention d’une nouvelle relation.

Sources

  1. Ménopause et peau. https://www.revuegenesis.fr/peau-et-menopause/
  2. Brotman RM, Shardell MD, Gajer P, et al. Association between the vaginal microbiota, menopause status, and signs of vulvovaginal atrophy. Menopause. 2018;25(11):1321-1330.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24080849/
  3. Ménopause. Améliorer la sécurité d’utilisation des traitements hormonaux. https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/menopause
  4. Bajos N, Rahib D, Lydié N. Genre et sexualité. D’une décennie à l’autre. Baromètre santé 2016. Saint‑Maurice : Santé publique France, 2018.
  5. Fédération Française de Cardiologie - https://www.fedecardio.org/ - Cœur et sexualité
  6. Hodis HN et al. ELITE Research Group. Vascular effects of early versus late postmenopausal treatment with estradiol. N Engl J Med 2016 31 ; 374 : 1221-31.
  7. Sriprasert I et al. Differenial effect of plasma estradiol on subclinical atherosclerosis progression in early vs late postmenopause. J Clin EndocrinolMetab 2019 ; 104 : 293-300https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30272234/

 

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