La jonquille, fleur de l'espoir dans la lutte contre le cancer

Champ de jonquilles

Créée en 2004 par l’Institut Curie, la 14e campagne nationale de solidarité contre le cancer « Une Jonquille pour Curie » se déroulera du 13 au 17 mars 2018. Mais au-delà du symbole de la fleur de l’espoir dans la lutte contre le cancer, la jonquille a-t-elle d’autres vertus ?

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À travers cette opération, l’Institut Curie invite le grand public à soutenir la lutte contre le cancer. L’objectif est de porter haut les couleurs de la jonquille, symbole universel de cette cause, mais également de collecter des fonds pour soutenir le premier centre intégré (recherche et soins) , entièrement dédié aux cancers des moins de 25 ans.

Pour mémoire, l’Institut Curie a caracolé pendant plusieurs mois en tête du TOP 50 des hôpitaux (classement établi à partir des dépôts d’avis de patients) de notre site le-guide-sante.org [2].

Mais au-delà du symbole de la fleur de l’espoir dans la lutte contre le cancer, la jonquille a-t-elle d’autres vertus ?

Une étude prometteuse, réalisée par une équipe multidisciplinaire de chercheurs sous la houlette du Pr Denis Lafontaine du laboratoire du métabolisme de l’ARN, université libre de Bruxelles (IBMM, faculté des sciences), a été publiée le 6 mars 2018 dans la revue scientifique Structure [3].

Les conclusions des auteurs de cette étude ont donné lieu, pour la première fois, à une explication moléculaire de l’activité anti-tumorale des plantes de la famille des Amarylidaceae et notamment de l’espèce Narcissus pseudonarcissus, fort utilisée depuis des siècles en médecine populaire, et plus connue sous le nom de jonquille.

Les chercheurs ont extrait un nouvel agent anti-cancer naturel à partir de plantes de la famille des Amaryllidaceae. Il s’agit d’un alcaloïde dénommé haemanthamine (hémanthamine) qui agit comme un cytostatique (substance ayant la propriété de bloquer la synthèse, le fonctionnement ou la multiplication des cellules).

En effet, les cellules cancéreuses sont particulièrement sensibles à une réduction de la synthèse protéique et notamment aux traitements qui inhibent la production et la fonction des ribosomes (« usines intra-cellulaires » qui fabriquent des protéines).

Les chercheurs ont démontré que l’haemanthamine empêche la production de protéines par les ribosomes, mais ils ont également mis en évidence qu’elle inhibe la fabrication de ces ribosomes dans le nucléole (structure sphérique à l’intérieur du noyau des cellules) entraînant ainsi la stabilisation de la protéine p53 (molécule qui contrôle la croissance cellulaire, qui favorise sa réparation ou qui induit la mort cellulaire programmée), ce qui conduit à l’élimination des cellules cancéreuses.

L’équipe du Pr Lafontaine, en collaboration avec Véronique Mathieu (faculté de pharmacie, université libre de Bruxelles), va poursuivre les recherches en testant quatre alcaloïdes extraits des plantes de la famille des Amaryllidaceae.

Leur objectif sera de déterminer rapidement le composé chimique porteur du plus grand espoir thérapeutique, pour le développer, par la suite, sous forme de thérapie anti-cancer [4].

 

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Sources

  1. Une jonquille pour Curie, jonquille.curie.fr.
  2. Le Guide Santé, https://www.le-guide-sante.org/actualites/hopitaux/palmares-des-hopitaux-et-cliniques
  3. Pellegrino S, et al. The Amaryllidaceae Alkaloid Haemanthamine Binds the Eukaryotic Ribosome to Repress CancerCell Growth, Structure 26, 1–10 March 6, DOI: https://doi.org/10.1016/j.str.2018.01.009.
  4. Communiqué de l’Université Libre de Bruxelles du 26 février 2018.
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