Le suivi moyen a été de 10,9 ± 5,8 ans avec, pendant cette période, la survenue de 11 517 cancers du sein.
Le risque relatif (RR) chez les femmes actuelles ou récentes utilisatrices de n’importe quelle CH a été de 1,20 (intervalle de confiance à 95 % [IC] = 1,14-1,26 ; p < 0,002). Ce risque augmentait avec la durée d’utilisation : le RR, non significatif si prise pendant moins d’un an (1,09, IC = 0,96-1,23), a été significatif à partir de cinq ans de prise (RR = 1,24 ; IC = 1,15-1,34 ; p < 0,002) et jusqu’à 1,38 (IC = 1,26-1,51 ; p < 0,002) après plus de dix ans de prise.
Enfin, ce risque a semblé rester significativement plus haut pendant au moins cinq ans après l’arrêt de la CH chez les patientes ayant pris une CH prolongée (≥ 5 ans). Concernant la contraception oestro-progestative combinée orale (avec l’étude de différents progestatifs), un risque augmenté de cancer du sein a été trouvé avec RR = 1,19 (IC =1,13-1,26 ; p < 0,01).
Pour la contraception progestative orale seule, le RR n’est apparu significativement plus élevé que le pour le lévonorgestrel = 1,93 (IC =1,18-3,16).
Enfin, concernant la CH non orale, le risque a été significativement plus haut uniquement avec le DIU au lévonorgestrel (RR 1.21 IC =1,1-1,33).
Il est intéressant de relever les résultats de l’étude de sous-groupes réalisée (et prévue prospectivement) qui suggère qu’une utilisation précoce de CH avant l’âge de 20 ans pourrait être associée à une augmentation plus importante du risque de cancer du sein, d’autant plus que cette population jeune est destinée à de longues années de contraception. Mais d’autres travaux sont nécessaires pour étayer et confirmer ou non ces hypothèses.