Le Brexit nuit gravement à la santé ! [5/6] Se soigner après le Brexit

Se soigner après le Brexit

Pas de frontières pour les soins ? Pour les personnes vivant en Grande-Bretagne, 27 millions de cartes européennes de santé ont été émises par le Royaume-Uni [1].

Pour les maladies rares, le Brexit sera une régression inédite dans l’accès aux soins

Près de 190 000 ressortissants britanniques vivent en Europe, ils utilisent les services de santé des pays dans lesquels ils vivent en s’appuyant sur la reconnaissance des droits par l’UE [2].

Pour les maladies rares, le Brexit sera une régression inédite dans l’accès aux soins des malades les plus graves. Il sera difficile ou impossible d'accéder aux soins, car il n’y a en général qu'une poignée de centres d'expertise pour l'ensemble de l'UE.

Dans sa démarche maladies rares, initiée par la France, l'UE a mis en place des réseaux européens de référence pour regrouper les centres hautement spécialisés en réseaux spécialisés, afin de permettre aux patients d'être diagnostiqués et traités avec la meilleure expertise disponible, même dans un autre pays de l'UE. Ces réseaux facilitent également la recherche et les essais cliniques en faisant appel à un grand nombre de patients, en partageant les connaissances et en élaborant des guidelines. Le Royaume-Uni compte 33 hôpitaux participant à 22 des 24 réseaux de référence européens existants.

La communauté scientifique est aussi impactée. Elle était l'une des plus virulentes contre le Brexit en raison de l’importance de l'adhésion à l'UE pour la recherche britannique, et du rôle prépondérant des universités britanniques au sein de l'UE.

Le financement direct de l'UE représente 17 % des contrats de recherche détenus par les universités britanniques, soit près de 75 % de la croissance des financements au cours de dix dernières années. Mais l’impact du Brexit va au-delà du financement. Les chercheurs et les institutions britanniques bénéficient de l'accès aux réseaux et à l'infrastructure de l'UE et de la libre circulation du personnel au sein de l'UE. Il y a, pour la communauté scientifique, au moins six points directement en rapport avec la santé : le financement de la recherche, la mobilité des chercheurs, l'harmonisation des règlements, la propriété intellectuelle, les collaborations de recherche et la politique scientifique [3].

La recherche en santé s’appuie aussi sur un cadre réglementaire européen

La législation sur les essais cliniques a trouvé un bon équilibre entre la sécurité et la charge administrative [4].

La divergence des normes induite par le Brexit ajoutera un poids administratif à la recherche collaborative et à l'approbation nouveaux produits issus de cette recherche.

La protection de la propriété intellectuelle de la recherche britannique va également en souffrir.

Des difficultés en vue pour tous les pays.

A suivre…

 

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Sources

  1. Oral evidence: Brexit and health and social care, HC 640, 2016-17. House of Commons, London, 2017.https://publications.parliament.uk/pa/cm201617/cmselect/cmhealth/640/640.pdf
  2. Legido-Quigley H, Glinos IA, Baeten R, et al. Analysing arrangements for cross-border mobility of patients in the European Union: a proposal for a framework Health Policy, 2012. 108: 27-36.https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016885101200187X
  3. Galsworthy M, McKee M. A plan for U.K. science after the European Union referendum. Science. 2017; 355: 31-32.https://www.science.org/doi/abs/10.1126/science.aal1423
  4. McKee M. Europe's framework for clinical trials is good news for UK scientists and patients. 2016. https://www.theguardian.com/science/political-science/2016/feb/19/europes-framework-for-clinical-trials-is-good-news-for-uk-scientists-and-patients
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