Le virus respiratoire syncytial (VRS) : causes, symptômes et traitement

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Dans le monde en 2019, il y a eu 33 millions d'infections respiratoires aiguës liées au virus respiratoire syncytial (VRS) chez des enfants de moins de cinq ans, entraînant 3,6 millions d'hospitalisations, 26 300 décès à l'hôpital. Au total plus de 100 000 décès sont attribuables au VRS dans le monde chaque année. C’est ce que vient de révéler une étude publiée dans la revue The Lancet. La moitié de ces décès concernent des enfants de moins de 6 mois et 97 % surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire L’infection par le VRS survient très tôt dans l’enfance. Environ 50% des enfants s’infectent avant l’âge d'un an. Au total 100% des enfants de 3 ans ont déjà rencontré le virus. Avant deux ans, plus de 90 % des enfants ont eu au moins une infection due à ce virus, sans aucune conséquence dans l’immense majorité des cas.

La plupart du temps, le VRS provoque une maladie bénigne ressemblant à un rhume. Cependant, les très jeunes enfants, en particulier ceux âgés de moins de deux mois, peuvent présenter une maladie plus grave, une bronchiolite (bronchiolite du nourrisson), caractérisée par une inflammation des petites bronches, pouvant nécessiter une hospitalisation, parfois en réanimation. Le pronostic vital est heureusement rarement engagé.

Les réinfections sont fréquentes à tout âge mais particulièrement lors des trois premières années de la vie. Ces réinfections s’expliquent probablement par une réponse immunitaire qui n’est que partiellement efficace. Il n’existe aucun vaccin ni traitement contre cette infection. Chaque année, en France, près de 500 000 nourrissons de moins de 2 ans contractent une bronchiolite. Environ 1,5% des enfants de moins de 6 mois infectés par le VRS seront hospitalisés.

Les personnes les plus à risque de maladie grave liés au VRS sont, les bébés prématurés de moins de trois mois, les enfants atteints d'une maladie cardiaque congénitale ou d'une maladie pulmonaire chronique, ceux dont le système immunitaire est affaibli. Les adultes immunodéprimés et les personnes âgées en particulier celles qui ont une maladie cardiaque ou pulmonaire sous-jacente, peuvent aussi présenter des formes graves.

Une mère qui soigne son enfant

Contagion du VRS : comment attrape-t-on le VRS ?

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Le VRS est un virus respiratoire très contagieux. Sa transmission est essentiellement respiratoire, interhumaine directe par le biais de gouttelettes respiratoires. Il peut se propager lorsqu'une personne infectée tousse et que des gouttelettes microscopiques contenant le virus, provenant de la toux ou de l’éternuement, pénètre dans le nez ou la bouche de l’enfant. Cependant, la transmission du VRS peut aussi être manuportée par contact avec une surface contaminée.

En effet, le VRS bien qu’assez fragile peut survivre 30 minutes sur la peau, 7 heures sur différentes surfaces et 40 minutes sur une blouse.

En l’absence du respect des règles d’hygiène, le virus peut être responsable d’infections nosocomiales à l’hôpital en se diffusant soit de patients à patients ou de soignants à patients.  

Les enfants sont souvent exposés et infectés par le VRS à l'extérieur de la maison, à l'école, à la crèche, dans les garderies. Ils peuvent alors transmettre le virus à d'autres membres de la famille.

Selon une enquête américaine récente entre 32 et 53 % de toutes les transmissions du VRS se font cependant entre les membres d'une même famille. Ce travail montre aussi que les individus symptomatiques sont 2 à 7 fois plus infectieux que les individus asymptomatiques.

Pendant combien de temps est-on contagieux ?

Les personnes infectées par le VRS sont généralement contagieuses pendant 3 à 8 jours après l'exposition. 

Cependant, certains nourrissons ou des personnes immunodéprimées peuvent continuer à propager le virus même après avoir cessé de présenter des symptômes, pendant parfois 4 semaines.

En Europe, les infections par le VRS suivent une certaine saisonnalité, elles se produisent généralement en automne, en hiver et au printemps. Le moment et la gravité de la circulation du VRS peuvent changer d'une année à l'autre.

Quels sont les symptômes d’une infection à VRS ?

La gravité de l’infection à VRS est variable. Elle peut être asymptomatique ou occasionner une simple congestion nasale ou être à l’origine d’une grave détresse respiratoire.

Les nourrissons infectés par le VRS présentent généralement des symptômes dans les 4 à 6 jours suivant la contamination. L'infection par le VRS commence d’abord comme une rhinopharyngite.

Les principaux signes cliniques sont :

  • le nez coule (sécrétions nasales et écoulement) ;
  • l’enfant éternue ;
  • une toux et une irritation de la gorge ;
  • de la fièvre ;
  • l’appétit diminue.

Ces symptômes peuvent durer entre 8 et 15 jours. L’enfant guérit ensuite rapidement. Mais parfois, le bébé, en plus de la rhinite, présente une respiration sifflante, traduisant l’existence d’une bronchiolite. Une détresse respiratoire peut s’y ajouter, associée à une baisse de la saturation en oxygène du sang.

A quel moment faut-il voir un médecin en urgence ?

Il faut consulter un médecin, en urgence, quand le nourrisson présente des signes de souffrance : il prend peu ses biberons, sa respiration devient sifflante, il a des difficultés à respirer.

Dans la plupart des cas, l'hospitalisation ne dure que quelques jours.

Mais chaque année, y compris dans les pays occidentaux, quelques décès surviennent à la suite d’une infection à VRS, en particulier chez des nouveaux-nés prématurés.

Comment soigner le virus respiratoire syncytial ?

Comme pour tous les virus respiratoires, il n'y a pas de traitement spécifique contre l'infection par le VRS, bien que les chercheurs travaillent au développement de vaccins et de médicaments antiviraux. Les antibiotiques en particulier ne servent à rien, sauf en cas de surinfection bactérienne associée.

Pour les formes bénignes, caractérisées par un simple rhume, avec une toux éventuellement, sans troubles respiratoires, la prise en charge vise à soulager les symptômes, en attendant qu’ils disparaissent dans un délai d'une à deux semaines.

Le traitement repose sur des antipyrétiques pour faire baisser la fièvre, si nécessaire. Il faut recommander aux parents de faire boire suffisamment leurs enfants, pour prévenir la déshydratation.

En cas de troubles respiratoires importants, l’enfant sera hospitalisé, soit en pédiatrie, soit en réanimation pédiatrique, selon l’importance des symptômes.

Au cours de l’hospitalisation, les enfants recevront une oxygénothérapie si nécessaire. Ils seront nourris avec une sonde gastrique s’ils ne prennent pas suffisamment de biberons.

Dans les cas les plus graves, ils seront hospitalisés en réanimation pédiatrique, et mis sous ventilation artificielle. La plupart des nourrissons se rétablissent avec ces soins de soutien et sortent en quelques jours de l’hôpital. Le système immunitaire finit par éliminer le VRS.

Quel virus cause la bronchiolite ?

Le virus respiratoire syncytial (VRS) est la cause la plus fréquente de la bronchiolite chez les nourrissons. 

Le VRS a été décrit pour la première fois en 1956 et, depuis lors, a fait l'objet d'études approfondies en tant que cause d'infections respiratoires aiguës. Les souches de VRS ont été initialement classées en deux groupes (A et B) en fonction de leur réactivité aux anticorps monoclonaux. 

Par la suite, le séquençage des gènes viraux a permis une caractérisation et une classification plus détaillées des virus. Plusieurs génotypes ont été décrits dans les groupes VRS-A et VRS-B.

Quels sont les virus respiratoires ?

De nombreux virus peuvent être responsables d’infections respiratoires aiguës. Le VRS est parmi ceux qui affectent le plus les nourrissons et les personnes âgées fragiles ou immunodéprimées.

Un autre virus, très proche du VRS, le métapneumovirus humain (MPVH) peut entraîner chez les jeunes enfants des symptômes similaires à ceux du VRS.

Le virus de la grippe est responsable d’épidémies saisonnières chaque année en France (au début du printemps et de l'hiver). Ce sont surtout les personnes âgées qui en sont les premières victimes. Les rhinovirus sont une famille de virus responsable de rhume qui circule toute l’année.

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VRS et COVID-19

Le SARS-CoV 2 ou virus de la COVID-19, de la famille des coronavirus est à l’origine d’infections respiratoires graves, essentiellement chez les personnes âgées ou celles souffrant de maladies chroniques.

La gravité des infections respiratoires virales dépend de l’âge et de l’état de santé : elle est plus importante aux âges extrêmes de la vie, personnes âgées et nouveaux-nés.

Comment détecter le VRS (test) ?

De manière générale, il n’est pas nécessaire de faire des tests chez des nourrissons présentant un rhume ou une toux non compliquée, sans respiration sifflante et sans détresse respiratoire, pour identifier le virus en cause.

Des tests sont indispensables en cas de forme grave, pour les jeunes enfants hospitalisés pour confirmer le diagnostic et l’origine des symptômes.

La recherche des antigènes du virus, dans les secrétions respiratoires est la méthode la plus simple et rapide pour diagnostiquer l’infection à VRS chez le nourrisson.

La PCR (réaction de polymérisation en chaîne, de l'anglais Polymerase Chain Reaction) confirme le diagnostic et peut détecter des faibles charges virales, toujours dans les prélèvements respiratoires.

Comment prévenir l’infection par VRS chez le nourrisson (bébé) et les personnes fragiles ?

Les bébés se contaminent le plus souvent par le biais de frères et sœurs gardés en crèche ou allant à l’école. Ils peuvent aussi contracter le virus au contact de leurs parents contaminés.

Face à un nouveau-né, les parents doivent respecter des mesures d’hygiène avant de lui donner des soins et notamment se laver les mains à l'eau et au savon pendant au moins 20 secondes.

Idéalement, afin de réduire le risque de transmission, les personnes adultes présentant des symptômes de rhume ne devraient pas interagir avec les enfants à haut risque de maladie grave à VRS, comme les prématurés, les enfants de moins de 2 ans souffrant de maladies pulmonaires ou cardiaques chroniques et les enfants dont le système immunitaire est affaibli. Si cela n'est pas possible, ils doivent porter un masque chirurgical et se laver les mains avant de s’occuper de ces enfants. 

En effet, tous ces gestes barrières et de bonne hygiène (port d'un masque jetable ou lavable, aération des pièces de vie, lavage des mains, nettoyage des surfaces dures comme les poignées de porte, etc.) permettent de réduire la propagation des germes.

Existe-t-il des vaccins contre le VRS (RSV) ?

Il n'existe pas encore de vaccin pour prévenir l'infection par le VRS, même si plusieurs essais vaccinaux sont en cours. 

En revanche, il existe un médicament qui peut aider à protéger certains bébés à haut risque de maladie grave à VRS. Ce médicament. le palivizumab, est destiné à prévenir l’infection à VRS chez les prématurés et les jeunes enfants atteints de maladies cardiaques et pulmonaires. Il est prescrit sous forme d'une injection par mois pendant la saison du VRS. 

Le palivizumab est un anticorps monoclonal murin humanisé orienté contre la protéine F du VRS. Une étude multicentrique aléatoire et contrôlée du palivizumab en prophylaxie contre l’infection au VRS chez les nourrissons à haut risque a été menée par le groupe d’étude d’IMpact sur le VRS auprès de 1 502 enfants (1 002 enfants ont reçu du palivizumab et 500, un placebo) aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Amérique du Nord (Canada).

Les jeunes patients qui ont reçu du palivizumab, à la dose d’une injection par mois pendant 5 mois, ont eu une réduction significative, des hospitalisations liées au VRS de 55 %, une réduction de la durée de l’hospitalisation de 42 % et une réduction de la durée d’oxygénothérapie de 40 %, par rapport au groupe prenant le placebo. La maladie respiratoire des enfants hospitalisés a duré moins longtemps pour les enfants recevant ce médicament que pour ceux du groupe prenant le placebo (29,6 jours par rapport à 47,4 jours, respectivement).

Sources

  1. Li Y, Wang X, Blau DM, et al. Global, regional, and national disease burden estimates of acute lower respiratory infections due to respiratory syncytial virus in children younger than 5 years in 2019: a systematic analysis. Lancet 2022; published online May 19. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(22)00478-0https://www.thelancet.com/
  2. Ivy K.KombeabPatrick K.MunywokiaMarcBaguelincD. JamesNokesadGraham F.Medleyb Model-based estimates of transmission of respiratory syncytial virus within households ; https://doi.org/10.1016/j.epidem.2018.12.001
  3. Muñoz-Escalante, J.C., Comas-García, A., Bernal-Silva, S. et al. Respiratory syncytial virus A genotype classification based on systematic intergenotypic and intragenotypic sequence analysis. Sci Rep 9, 20097 (2019). https://doi.org/10.1038/s41598-019-56552-2
  4. Shi T, McAllister DA, O’Brien KL, et al. Global, regional, and national disease burden estimates of acute lower respiratory infections due to respiratory syncytial virus in young children in 2015: a systematic review and modelling studyexternal icon. The Lancet. 2017 Sep 2;390(10098):946-985. Epub 2017 Jul 7.
  5. American Academy of Pediatrics Bronchiolitis Guidelines Committee. Updated guidance for palivizumab prophylaxis among infants and young children at increased risk of hospitalization for respiratory syncytial virus infectionexternal icon. Pediatrics. 2014 Aug;134(2):415-20. Erratum in: Pediatrics. 2014 Dec;134(6):1221.
  6. Rha B, Curns AT, Lively JY, et al. Respiratory Syncytial Virus–Associated Hospitalizations Among Young Children: 2015–2016external icon. Pediatrics. 2020;146(1):e20193611
  7. Lively JY, Curns AT, Weinberg GA, et al. Respiratory Syncytial Virus-Associated Outpatient VisitsAmong Children Younger Than 24 Monthsexternal icon. J Pediatric Infect Dis Soc. 2019;8(3):284‐286.
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