Les aliments à privilégier et ceux à éviter en cas d'obésité

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L'obésité est un problème de santé publique majeur qui touche une part croissante de la population mondiale [1].

En effet, les personnes souffrant d'obésité sont à risque de développer des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer [2]. Face à cette réalité, il est essentiel d'adopter des stratégies de prévention et de gestion de l'obésité, dont l'alimentation joue un rôle primordial [3].

Ainsi, cet article se propose de fournir des recommandations alimentaires spécifiques aux personnes souffrant d'obésité ou souhaitant éviter de la développer, en mettant l'accent sur les aliments à privilégier et ceux à éviter.

Pour parvenir à une alimentation adaptée à la prévention et à la gestion de l'obésité, il est important de se baser sur des données scientifiques solides. Plusieurs études ont montré que la consommation régulière de fruits et légumes, riches en vitamines, minéraux et fibres, est associée à une diminution du risque d'obésité [4].

De même, les protéines maigres, les glucides complexes et les bonnes graisses sont des éléments clés à inclure dans un régime alimentaire équilibré pour les personnes en surpoids ou obèses [3].

En revanche, certains aliments sont reconnus pour leur impact négatif sur la santé et sont donc à éviter. Il s'agit notamment des aliments riches en sucre, en graisses saturées et en acides gras trans, qui peuvent favoriser la prise de poids et aggraver les problèmes de santé liés à l'obésité [2]. Les aliments ultra-transformés et ceux à index glycémique élevé sont également déconseillés, car ils peuvent engendrer une consommation excessive de calories et perturber l'équilibre glycémique [5].

Cet article abordera également des conseils pratiques pour adapter son alimentation en tenant compte de la planification des repas, des astuces pour cuisiner sainement, de la gestion des portions et de l'hydratation. En suivant ces recommandations et en adoptant un mode de vie actif, les personnes souffrant d'obésité ou à risque pourront progresser vers un poids santé et réduire les complications associées à cette condition. Il est toutefois essentiel de rappeler que chaque individu est unique et qu'il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour un accompagnement personnalisé.

fruits et legumes dans un panier

Les aliments à privilégier en cas d'obésité

Dr Christophe Bastid
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  • Les fruits et légumes

Les fruits et légumes sont des aliments essentiels pour la prévention et la gestion de l'obésité en raison de leur richesse en vitamines, minéraux et fibres [6]. Les fibres contribuent à la satiété, ce qui aide à réduire la consommation de calories et à prévenir la prise de poids [7].

De plus, les fruits et légumes sont généralement faibles en calories, ce qui permet de les consommer en quantité sans craindre de déséquilibre énergétique. Il est recommandé de consommer au moins cinq portions de fruits et légumes par jour, en privilégiant une grande variété de couleurs pour maximiser les apports en nutriments [8].

Parmi les fruits et légumes à privilégier, on peut citer les légumes à feuilles vertes (épinards, chou frisé, blettes), les légumes crucifères (brocoli, chou-fleur, choux de Bruxelles), les baies (fraises, myrtilles, framboises) et les agrumes (oranges, pamplemousses, citrons).

  • Les protéines maigres

Les protéines jouent un rôle important dans la gestion du poids, car elles favorisent la satiété et aident à maintenir la masse musculaire lors de la perte de poids [9].

Il est donc crucial d'inclure des sources de protéines maigres dans son alimentation pour lutter contre l'obésité. Les protéines maigres sont celles qui contiennent peu de matières grasses, comme la volaille sans peau, le poisson, les œufs, les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots) et le tofu.

Les poissons gras tels que le saumon, le maquereau, les sardines et les anchois sont également à privilégier, car ils contiennent des acides gras oméga-3 qui possèdent des propriétés anti-inflammatoires et cardio-protectrices [10]. Les recommandations actuelles suggèrent de consommer du poisson gras au moins deux fois par semaine.

  • Les glucides complexes

Les glucides complexes sont des aliments qui ont un impact modéré sur la glycémie, contrairement aux glucides simples qui provoquent des pics de glycémie et favorisent le stockage des graisses [11].

La consommation de glucides complexes permet de maintenir une satiété durable et d'éviter les fringales.

Parmi les sources de glucides complexes, on trouve les céréales complètes (riz brun, quinoa, farro), les légumineuses et les légumes racines (patate douce, panais, navet). Il est recommandé de remplacer progressivement les glucides simples (pain blanc, pâtes blanches, riz blanc) par des glucides complexes pour améliorer la qualité de son alimentation et favoriser la perte de poids [12].

Les bonnes graisses

Toutes les graisses ne sont pas à proscrire dans le cadre d'une alimentation visant à prévenir ou gérer l'obésité. Les acides gras monoinsaturés et polyinsaturés, souvent appelés "bonnes graisses", ont des effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire et peuvent même aider à contrôler le poids [13].

Les aliments riches en bonnes graisses contribuent à la satiété et fournissent des nutriments essentiels, tels que les vitamines liposolubles (A, D, E et K). Parmi les sources d'acides gras monoinsaturés, on retrouve l'avocat, les olives, l'huile d'olive et les noix, comme les amandes et les noix de cajou.

Les sources d'acides gras polyinsaturés incluent les poissons gras (saumon, maquereau, sardines), les graines de lin, les graines de chia et les noix. Il est important de privilégier ces bonnes graisses au détriment des graisses saturées et des acides gras trans, qui sont délétères pour la santé.

Pour prévenir et gérer l'obésité, il est essentiel de privilégier une alimentation riche en fruits et légumes, protéines maigres, glucides complexes et bonnes graisses.

Ces aliments contribuent à une meilleure satiété, apportent des nutriments indispensables au bon fonctionnement de l'organisme et ont un impact positif sur la santé cardiovasculaire.

N'oubliez pas que l'équilibre alimentaire est la clé d'une bonne santé et que la mise en place de ces recommandations doit être adaptée à chaque individu en fonction de ses besoins spécifiques.

Consultez un professionnel de santé pour un accompagnement personnalisé.

Les aliments à éviter en cas d'obésité

  • Les sucres ajoutés

Les sucres ajoutés sont reconnus pour leur contribution à la prise de poids et au développement de l'obésité [14].

Ils sont présents dans de nombreux aliments transformés, tels que les boissons sucrées, les confiseries, les pâtisseries et les céréales pour petit déjeuner.

La consommation excessive de sucres ajoutés peut entraîner une augmentation de l'apport calorique, une résistance à l'insuline et une élévation du taux de triglycérides sanguins [15].Il est donc recommandé de limiter la consommation de produits contenant des sucres ajoutés et de privilégier les aliments naturellement sucrés, comme les fruits.

  • Les graisses saturées et les acides gras trans

Les graisses saturées et les acides gras trans sont particulièrement néfastes pour la santé cardiovasculaire et peuvent contribuer au développement de l'obésité [16].

Les graisses saturées sont présentes dans les produits d'origine animale, tels que la viande rouge, les produits laitiers entiers et le beurre, ainsi que dans certaines huiles végétales, comme l'huile de palme. Les acides gras trans sont présents dans les aliments industriels, comme les margarines, les snacks et les produits de boulangerie.

Il est conseillé de limiter la consommation de ces graisses et de les remplacer par des sources de bonnes graisses, comme celles mentionnées précédemment.

  • Les aliments ultra-transformés

Les aliments ultra-transformés sont des produits qui ont subi de multiples transformations industrielles et contiennent souvent des additifs, des conservateurs et des colorants [17].

Ils sont généralement riches en calories, en sucre, en graisses saturées et en sel, et pauvres en fibres et en micronutriments [18]. Les études montrent que la consommation d'aliments ultra-transformés est associée à une augmentation du risque d'obésité, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires [19].

Il est donc préférable de privilégier les aliments frais et peu transformés, et de limiter la consommation d'aliments ultra-transformés.

  • Les aliments à index glycémique élevé

L'index glycémique (IG) mesure l'impact des aliments contenant des glucides sur la glycémie. Les aliments à IG élevé provoquent une élévation rapide et importante de la glycémie, ce qui peut favoriser le stockage des graisses et le développement de l'obésité [20].

Les aliments à IG élevé incluent les produits raffinés, comme le pain blanc, les pâtes blanches, les biscuits et les céréales à base de farine blanche. Il est recommandé de remplacer ces aliments par des alternatives à IG bas ou modéré, comme les céréales complètes et les légumineuses.

En conclusion, pour prévenir et gérer l'obésité, il est important d'éviter les aliments riches en sucres ajoutés, en graisses saturées et en acides gras trans, ainsi que les aliments ultra-transformés et ceux à index glycémique élevé. Privilégier une alimentation riche en fruits et légumes, protéines maigres, glucides complexes et bonnes graisses peut aider à maintenir un poids santé et à réduire le risque de complications liées à l'obésité.

Il est également essentiel de se rappeler que les choix alimentaires doivent être adaptés aux besoins et préférences individuels. Un professionnel de la santé peut vous accompagner pour élaborer un plan alimentaire personnalisé et adapté à votre situation.

Conseils pratiques pour adapter son alimentation

Dr Christophe Bastid
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  • Planifier ses repas

Planifier ses repas à l'avance peut aider à incorporer des aliments sains dans son alimentation et à éviter les choix impulsifs moins sains [21].

Prenez le temps de planifier vos repas pour la semaine, en incluant des fruits et légumes, des protéines maigres, des glucides complexes et des bonnes graisses.

Faire une liste de courses en fonction de votre plan de repas et vous y tenir peut également vous aider à rester concentré sur vos objectifs nutritionnels.

  • Préparer des repas maison

La préparation de repas maison permet de contrôler les ingrédients et les portions, et de limiter les aliments ultra-transformés [22].

Essayez de cuisiner davantage à la maison et d'expérimenter avec des recettes saines. Les plats mijotés, les salades composées et les repas en bols sont des options pratiques et nutritives qui peuvent être préparées à l'avance et conservées au réfrigérateur pour les jours où vous manquez de temps.

  • Manger en pleine conscience

La pratique de la pleine conscience pendant les repas peut vous aider à être plus attentif à votre faim et à votre satiété, à mieux apprécier les saveurs et les textures des aliments, et à réduire la suralimentation [23].

Prenez le temps de manger lentement, de bien mastiquer et de savourer chaque bouchée. Évitez les distractions, comme la télévision ou les appareils électroniques, qui peuvent vous détourner de votre expérience alimentaire.

  • Lire les étiquettes nutritionnelles

Lire les étiquettes nutritionnelles des produits alimentaires vous permet de faire des choix plus éclairés et de limiter les aliments à éviter [24].

Recherchez les informations sur les calories, les graisses saturées, les sucres ajoutés et le sel, et privilégiez les produits qui contiennent des ingrédients simples et reconnaissables.

Adopter une approche équilibrée et flexible

Une approche équilibrée et flexible de l'alimentation consiste à privilégier les aliments sains la plupart du temps tout en s'accordant occasionnellement des plaisirs moins nutritifs [25].

Cette approche permet d'éviter la privation et le sentiment de restriction, et de maintenir une relation saine avec la nourriture. Il est également important de se rappeler que les besoins nutritionnels varient d'une personne à l'autre, et qu'il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour obtenir des conseils personnalisés.

En mettant en pratique ces conseils, vous pouvez progressivement adapter votre alimentation pour prévenir et gérer l'obésité. Il est important de se rappeler que le changement prend du temps et qu'il faut être patient et persévérant.

Les choix alimentaires sains, combinés à une activité physique régulière et à un mode de vie équilibré, sont la clé d'un poids santé et d'une meilleure qualité de vie.

Conclusion

En conclusion, la prévention et la gestion de l'obésité reposent sur des choix alimentaires judicieux et une approche équilibrée de l'alimentation.

Privilégier les aliments riches en nutriments, tels que les fruits et légumes, les protéines maigres, les glucides complexes et les bonnes graisses, tout en évitant les aliments riches en sucres ajoutés, en graisses saturées, en acides gras trans et ceux à index glycémique élevé, peut aider à maintenir un poids santé et à réduire le risque de complications liées à l'obésité [26].

Adopter des stratégies telles que la planification des repas, la préparation de repas maison, la pratique de la pleine conscience et la lecture des étiquettes nutritionnelles, peut faciliter l'adoption d'une alimentation plus saine et durable [27].

Il est important de se rappeler que chaque individu est unique, et qu'il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour obtenir des conseils personnalisés.

Enfin, il est crucial de considérer l'alimentation dans le cadre d'un mode de vie sain, qui inclut également l'activité physique régulière, le sommeil de qualité et la gestion du stress.

En combinant ces éléments, il est possible de prévenir et de gérer efficacement l'obésité et de profiter d'une meilleure qualité de vie.

 Sources

  1. World Health Organization. (2020). Obesity and overweight.https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight.
  2. Afshin, A., Forouzanfar, M. H., Reitsma, M. B., Sur, P., Estep, K., Lee, A., ... & Micha, R. (2017). Health effects of overweight and obesity in 195 countries over 25 years. New England Journal of Medicine, 377(1), 13-27.
  3. Mozaffarian, D. (2016). Dietary and policy priorities for cardiovascular disease, diabetes, and obesity: a comprehensive review. Circulation.
  4. Boeing, H., Bechthold, A., Bub, A., Ellinger, S., Haller, D., Kroke, A., ... & Watzl, B. (2012). Critical review: vegetables and fruit in the prevention of chronic diseases. European journal of nutrition, 51(6), 637-663.
  5. Slavin, J. L. (2005). Dietary fiber and body weight. Nutrition, 21(3), 411-418.
  6. World Health Organization. (2003). Diet, nutrition, and the prevention of chronic diseases: report of a joint WHO/FAO expert consultation (No. 916). World Health Organization.
  7. Pasiakos, S. M., Cao, J. J., Margolis, L. M., Sauter, E. R., Whigham, L. D., McClung, J. P., ... & Young, A. J. (2013). Effects of high-protein diets on fat-free mass and muscle protein synthesis following weight loss: a randomized controlled trial. The FASEB Journal, 27(9), 3837-3847.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23739654/
  8. Mozaffarian, D., & Wu, J. H. Y. (2011). Omega-3 fatty acids and cardiovascular disease: effects on risk factors, molecular pathways, and clinical events. Journal of the American College of Cardiology, 58(20), 2047-2067.
  9. Ludwig, D. S. (2002). The glycemic index: physiological mechanisms relating to obesity, diabetes, and cardiovascular disease. JAMA, 287(18), 2414-2423. 
  10. American Diabetes Association. (2014). Foundations of care: education. 
  11. Malik, V. S., Pan, A., Willett, W. C., & Hu, F. B. (2013). Sugar-sweetened beverages and weight gain in children and adults: a systematic review and meta-analysis. The American journal of clinical nutrition, 98(4), 1084-1102.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23966427/
  12. Stanhope, K. L. (2016). Sugar consumption, metabolic disease and obesity: The state of the controversy. Critical reviews in clinical laboratory sciences, 53(1), 52-67.
  13. Micha, R., & Mozaffarian, D. (2009). Saturated fat and cardiometabolic risk factors, coronary heart disease, stroke, and diabetes: a fresh look at the evidence. Lipids, 44(10), 887-902. 
  14. Monteiro, C. A., Cannon, G., Levy, R. B., Moubarac, J. C., Jaime, P., Martins, A. P., ... & Louzada, M. L. (2016). NOVA. The star shines bright. World Nutrition, 7(1-3), 28-38.
  15. Fiolet, T., Srour, B., Sellem, L., Kesse-Guyot, E., Allès, B., Méjean, C., ... & Hercberg, S. (2018). Consumption of ultra-processed foods and cancer risk: results from NutriNet-Santé prospective cohort. bmj, 360, k322.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29444771/
  16. Juul, F., & Hemmingsson, E. (2015). Trends in consumption of ultra-processed foods and obesity in Sweden between 1960 and 2010. Public health nutrition, 18(17), 3096-3107. 
  17. Barclay, A. W., Petocz, P., McMillan-Price, J., Flood, V. M., Prvan, T., Mitchell, P., & Brand-Miller, J. C. (2008). Glycemic index, glycemic load, and chronic disease risk—a meta-analysis of observational studies. The American journal of clinical nutrition, 87(3), 627-637.
  18. Wing, R. R., & Phelan, S. (2005). Long-term weight loss maintenance. The American journal of clinical nutrition, 82(1), 222S-225S. 
  19. Mozaffarian, D., Hao, T., Rimm, E. B., Willett, W. C., & Hu, F. B. (2011). Changes in diet and lifestyle and long-term weight gain in women and men. New England Journal of Medicine, 364(25), 2392-2404.
  20. Alencar, M. K., Johnson, K., Mullur, R., Gray, V., Gutierrez, E., & Korosteleva, O. (2019). The efficacy of a telemedicine-based weight loss program with video conference health coaching support. Journal of telemedicine and telecare, 25(3), 151-157.https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29199544/
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