Hôpital et Covid-19 : un bel élan de solidarité - Épisode 1

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Interview d'une aide-soignante

Dans un hôpital privé à but non lucratif implanté en Moselle-Est dans la région Grand Est, Alice*, aide-soignante, a vécu cette période difficile dans un service de réanimation. Regrettant le manque de moyens au début de la pandémie, elle loue la belle coopération entre soignants.

Épisode 1 - Témoignage d’une aide-soignante [1/5] *Le prénom a été modifié à la demande de l'intéressée

Témoignage d’une aide-soignante en réanimation

 

Téléconsultation gratuite
*appel gratuit fixe et mobile Fr. Métrop./Outre-mer

 

Vous êtes aide-soignante en réanimation, dans une région qui a été très touchée par la Covid-19. Comment votre hôpital a-t-il géré la crise ?

Personne n’était préparé à une épidémie d’une telle ampleur. Tout est allé très vite. Nous avons été tout de suite confrontés à l’absence de tests, aussi bien pour les soignants que pour les patients. Au tout début, nous devions obtenir l’accord préalable du SAMU pour pouvoir effectuer ces tests et établir un diagnostic. Nous n’avions pas à notre disposition de masques filtrants FFP2 mais seulement des masques chirurgicaux simples.

Pour accueillir les patients Covid, l’hôpital a créé de toutes pièces un service de réanimation dans l’Unité de Soins Continus à l’étage, avec des soignants venant d’autres services que la réanimation et un seul médecin. Notre service de réanimation permanent était, parallèlement gardé propre.

Cependant, ces locaux aménagés du service Covid n’étaient pas du tout adaptés à la réanimation. Nous n’avions pas assez de respirateurs et peu savait s’en servir. C’était donc très compliqué d’apporter les meilleurs soins possibles. Devant l’afflux de patients, la salle de réanimation propre a finalement été aussi ouverte aux patients Covid. Malgré tout, au pic de l’épidémie, nous avons été parfois obligés d’effectuer des choix douloureux. Cette période a été très difficile avec de nombreux décès.

Comment ont travaillé les équipes Covid-réa ?

Nos conditions de travail ont été très difficiles, avec l’obligation de garder la combinaison et la surblouse pendant 12 heures, ne pouvant nous changer qu’une seule fois dans la journée, sans pouvoir boire, ni aller aux toilettes en dehors de notre pause d’une heure.

De nombreux soignants, contaminés, étaient en arrêt de travail. Certains de nos collègues n’avaient jamais travaillé en réanimation et nous les avons formés sur le tas. Un bel élan de solidarité est né, avec l’arrivée de soignants issus des cliniques avoisinantes, qui n’avaient cependant jamais intubé.

Des médecins à la retraite sont aussi venus nous aider. A l’extérieur aussi, des tatoueurs et vétérinaires nous ont fourni des masques et des surchaussures, tandis que des restaurants et boulangeries nous apportaient des repas.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, nous avons repris le cours normal de notre travail. Psychologiquement, nous subissons le contrecoup de cette période difficile. Sur le plan médical, la pression est un peu retombée. Seuls quatre malades Covid restent toujours en réanimation.

Dans notre hôpital privé à but non lucratif, nous avons été désagréablement surpris de ne pas recevoir la prime promise par le Gouvernement, contrairement à nos collègues des hôpitaux publics. Nous étions nous aussi tous sur le front. Cependant, même si nous n’avons encore reçu rien de concret pour l’instant, les syndicats nous ont assuré que nous toucherons bien cette prime !

 

Téléconsultation gratuite
*appel gratuit fixe et mobile Fr. Métrop./Outre-mer

 

Solidarité et entraide ont permis aux soignants de cet hôpital de mieux traverser la crise sanitaire qui a particulièrement touché le Grand Est. Une belle coopération face à l’adversité avec un bémol douloureux sur une prime très attendue et injustement non versée aux soignants du semi-public.

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