Parmi les 45 300 enfants suivis, un diagnostic de TSA a été porté dans 572 cas, soit 1,3 %.
La consommation d’acide folique et/ou d’une supplémentation vitaminique avant et/ou en début de grossesse ont été associés à une diminution du risque de TSA, même après ajustement sur les covariables par rapport aux enfants dont les mères n’avaient reçu aucune supplémentation (respectivement RR = 0,39 ; p < 0,001 avant et RR = 0,27 ; p < 0,01 pendant).
Les différents types de supplémentation ainsi que les principaux facteurs confondants possibles (sexe de l’enfant, statut socio-économique des parents, antécédent psychiatrique parental, déficit vitaminique pré-conceptionnel ou non) ont été étudiés par des analyses de sensibilité et les résultats sont restés significatifs. Enfin, à travers ces analyses, il n’est pas apparu de différence significative entre une supplémentation avant la grossesse et aucune supplémentation en début de grossesse.
Ces résultats sont cependant à utiliser avec précaution, en raison de plusieurs limites, notamment la possible existence de nombreux autres facteurs confondants impliqués dans le développement de TSA, la taille assez réduite de l’échantillon et l’impossibilité de bien cibler les enfants témoins.
De plus, l’achat de vitamines en libre accès en pharmacie, ou encore la non observance de prescriptions vitaminiques, n’étaient pas des données accessibles dans les registres de prescription israéliens et pouvaient constituer un biais.
Cette étude observationnelle ne permet donc pas de conclure à un lien de causalité, mais ses résultats doivent nous sensibiliser à l’impact cognitif et psychiatrique potentiel de cette supplémentation (outre, bien entendu, son importance dans la prévention des anomalies du tube neural) et ils devraient favoriser la réalisation de travaux supplémentaires.
Enfin, il est bon de rappeler que les TSA sont des affections multifactorielles complexes qui ne peuvent trouver leur origine dans une cause isolée.