Impact des traitements de la fertilité sur l’allaitement maternel

Photo d'allaitement maternel

L’Académie américaine de pédiatrie recommande un allaitement exclusif les six premiers mois de vie du nouveau-né.
Parallèlement, on estime qu’environ 15 % des femmes âgées de 15 à 44 ans souffrent d’infertilité aux États-Unis. Les retombées des traitements de la fertilité sur l’allaitement ne sont pas bien connues et les résultats du peu d’études les ayant analysées sont contradictoires.

Une première étude de grande ampleur : 15 615 cas

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Le but de cette étude de cohorte a été d’évaluer l’initiation et la poursuite de l’allaitement au sein lors de la huitième semaine du post-partum, après une grossesse obtenue par un traitement de la fertilité comparée à une grossesse spontanée et, en cas de traitement de la fertilité, selon type de traitement utilisé : stimulation ovarienne simple, reproduction assistée par la technologie (assisted reproductive technology : ART, désignant toute aide à la procréation nécessitant la manipulation de gamètes in vitro : fécondation in vitro) et insémination intra-utérine.

Les données du Pregnancy Risk Assessment and Monitoring System (PRAMS) de quatre États américains (Massachusetts, Maryland, New York, Utah) ont été analysées entre 2012 et 2015.

Parmi les 15 615 patientes inclues, 5,8 % d’entre elles (soit 1 056 femmes) avaient eu recours à un traitement de la fertilité.

Ces dernières étaient souvent plus âgées, plus éduquées, et elles percevaient de meilleurs revenus que les femmes ayant eu des grossesses spontanées (p < 0,01), l’ensemble de ces facteurs étant plus propice à débuter un allaitement.

Pas de retombée d’un éventuel traitement de la fertilité sur l’allaitement

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Cependant, les patientes ayant eu recours à des techniques d’ART ont plus souvent eu des jumeaux ou des naissances multiples (13,3 % vs 1,3 % ; p < 0,0001), des prématurés (16 % vs 7,2 % ; p < 0,0001), une césarienne (44,5 % vs 32,8 % ; p < 0,0001) et elles avaient souvent davantage d’antécédents médicaux, le tout pouvant raccourcir la durée d’allaitement.

Globalement, le mode de conception n'a pas semblé impacter l’initiation ni la durée de l’allaitement. Le seul critère distinctif a été la poursuite de l’allaitement jusqu'à la huitième semaine post-partum, qui est apparue plus rare chez les patientes ayant eu recours à une ART, même après ajustement selon les covariables démographiques (odds ratio ajusté [ORa] = 0,71 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] = 0,52-0,97) et selon la santé maternelle pré-partum (ORa = 0,68 ; IC = 0,49-0,93). Cependant, cette différence n'a plus été significative après ajustement en fonction de la prématurité ou de l’existence d’une grossesse multiple (ORa = 0,74 ; IC = 0,54-1,02).

Ainsi, l’étude de Chloe M. Barrera et al. n’a pas montré de retombée significative d’un éventuel traitement de la fertilité sur l’allaitement même si elle suggère un potentiel raccourcissement de la durée d’allaitement en cas d’ART. Ce résultat, bien que non significatif après ajustement, peut s’expliquer par les difficultés d’allaitement posées par le plus grand nombre de nouveaux-nés prématurés, de grossesses multiples, de césariennes ou encore par l’obligation d’un allaitement réussi que s’imposent les patientes ayant obtenu leur grossesse par ART.

Ce travail est la première étude multicentrique et de grande ampleur sur le sujet mais de nombreuses limites empêchent d’en tirer des conclusions et des recommandations pour la pratique clinique.

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