Infections fongiques : causes, symptômes, létalité et traitements

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Les champignons vivent naturellement dans la saleté, sur les plantes, sur les surfaces domestiques et sur la peau. Développés sous deux formes - levures et moisissures - plusieurs champignons au cours de leur cycle de vie peuvent se manifester sous ces deux formes. Ils ne sont pas exclusivement un signe de mauvaise hygiène, puisque l'espèce humaine vit en coexistence sereinement avec de nombreux micro-organismes qui l'entourent. Seulement, dans certains cas, ces micro-champignons peuvent entraîner différents problèmes et affections - des infections fongiques opportunistes et primitives qui peuvent être localisées ou systémiques - notamment des éruptions cutanées, des infections vaginales, ou même atteindre des organes (foie, poumons, yeux, cerveau).

Infections le plus souvent à évolution lente, les infections fongiques sont habituellement rarement graves chez la plupart des humains, excepté dans le cas où le système immunitaire d'une personne est affaibli par un dysfonctionnement ou par la prise de certains traitements médicamenteux. Les infections fongiques (pied d'athlète ou tinea pedis, candidose, infection vaginale à levures,...) peuvent toucher n'importe quelle personne et apparaître sur différentes parties du corps (tube digestif, peau, muqueuses, cuir chevelu,...).

Plusieurs types de champignons peuvent provoquer des infections fongiques. Dans certains cas, des types de champignons, qui ne se trouvent pas d'ordinaire sur ou à l'intérieur de l'organisme peuvent le coloniser et ainsi provoquer une infection. Aussi, les champignons qui sont ordinairement présents sur ou à l'intérieur de l'organisme peuvent pulluler, être hors de contrôle, et provoquer une infection. Parfois contagieuses, les infections fongiques peuvent se transmettre d'une personne à une autre, mais elles peuvent également s'attraper lors d'un contact avec des animaux infectés, des surfaces ou des sols contaminés.

Patient infecté par une mycose

Définition : moisissures, levures et autres micro-champignons

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Qu'est-ce qu'un champignon, une mycose... ?

Les infections fongiques, ou mycoses, sont des maladies causées par des champignons. Les champignons sont des organismes eucaryotes [1], qui se caractérisent par une molécule dans leurs parois cellulaires (chitine). Ils ne font pas partie du règne végétal ni animal, mais du règne des fongiques (Fungi ou Mycètes). De nombreuses espèces différentes de champignons existent et "les spores des champignons sont présentes dans l’air ou sur le sol, les infections fongiques débutent souvent au niveau des poumons ou de la peau". [2]

Les levures et moisissures font à présent partie des agents pathogènes les plus souvent isolés chez les patients dont le système immunitaire est affaibli et dysfonctionnel. Soulignons que les champignons sont principalement des pathogènes opportunistes qui n'envahissent pas l'organisme humain uniquement si une défense naturelle fortement affaiblie leur permet de le faire. La plupart des facteurs favorisant une infection fongique invasive sont incontournables car ils sont directement liés aux maladies sous-jacentes ainsi qu'à leur traitement.

L'infection fongique est généralement inoffensive pour l’être humain, mais certaines d'entre elles sont en cause dans des maladies avec des conditions spécifiques et contraignantes pour les patients.

Les infections fongiques, bien que couramment traitées avec des antifongiques (fongicides ou antimycosiques), peuvent se développer à l'intérieur du corps et nécessiter une prise en charge à l'hôpital, comme dans le cas des infections fongiques invasives où le taux de létalité est plus important.

 

 Tableau 1 Infections fongiques invasives en France métropolitaine, 2001-2010
Infections fongiques invasives en France métropolitaine. Mycoses invasives en France métropolitaine, PMSI 2001-2010 : incidence, létalité et tendances. Sources : InVS/Santé publique France.

 

Certains patients sont plus à risque de contracter une infection fongique plus grave si leur système immunitaire est affaibli, comme par exemple dans le cas d'une infection par le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), ou d'une maladie auto-immune (lupus érythémateux disséminé, diabète de type 1, etc.). Effectivement, certains types de champignons ne provoquent le plus souvent pas d'infections chez l'homme, mais peuvent toutefois provoquer des maladies opportunistes.

En effet, "seuls quelques-uns des champignons pathogènes pour l'homme sont suffisamment virulents pour infecter un hôte sain. La plupart sont relativement inoffensifs à moins qu'ils ne rencontrent un patient immunodéprimé, chez qui un système de défense affaibli leur permet d'envahir l'organisme. Dans des circonstances normales, les surfaces épithéliales intactes du tractus gastro-intestinal interdiront l'invasion par les micro-organismes et la barrière mucociliaire des voies respiratoires empêche l'aspiration des cellules fongiques et des spores, tandis qu'au contraire, les tissus morts ou endommagés peuvent se transformer en un terrain fertile. pour infection. Pour ces raisons, les infections fongiques invasives doivent être classées parmi les infections typiquement opportunistes" [3].

Pour mémoire, les champignons se reproduisent en libérant des spores (corpuscule reproducteur de certains végétaux et protistes) qui peuvent être captées par contact direct ou même inhalées. C'est pourquoi les infections fongiques sont plus susceptibles d'affecter la peau, les ongles ou les voies respiratoires (poumons). Les champignons peuvent également pénétrer dans la peau, affecter les organes et provoquer une infection systémique à l'échelle du corps.

Quelques types courants de pathologies fongiques :

  • mycoses : aspergilloses, candidoses, cryptococcoses, dermatophytoses, mucormycoses, pityriasis versicolores, pneumocystoses (pneumocystis jirovecii), etc. ;
  • onychomycose (infection fongique de l'ongle) ;
  • tinea corporis (teigne du corps) ;
  • tinea cruris (eczéma marginé de Hebra) ;
  • tinea pedis (pied d'athlète).

Généralités sur les symptômes, diagnostic et traitements

Comment détecter, diagnostiquer, traiter et éviter une infection fongique ?

"Le diagnostic précoce d'une infection fongique est essentiel à un traitement efficace. Il existe de nombreux obstacles au diagnostic, tels que la diminution du nombre de mycologues cliniques, le coût, le délai d'obtention des résultats et les exigences de sensibilité et de spécificité".

"En outre, les diagnostics fongiques doivent répondre aux besoins contrastés présentés par la diversité croissante des champignons trouvés en association avec l'utilisation d'agents immunosuppresseurs dans les pays à haut niveau de soins médicaux et le besoin de diagnostic dans les pays à ressources limitées où un grand nombre d'infections opportunistes surviennent chez les patients atteints du SIDA. Les approches traditionnelles de diagnostic comprennent l'examen microscopique direct d'échantillons cliniques, l'histopathologie, la culture et la sérologie. Les technologies émergentes comprennent le diagnostic moléculaire et la détection d'antigènes dans des échantillons cliniques" [5].

Quelles sont les principales infections (maladies) provoquées par les champignons ?

Lorsqu'un patient soupçonne des symptômes, il doit se rendre en consultation chez son médecin traitant. Habituellement, les tests fongiques comprennent des analyses de sang (examen hématologique complet), afin de rechercher les éventuels anticorps, antigènes et toutes preuves d’une présence de champignons, et un examen microscopique de l'échantillon sur une lame (mise en culture et examen d’un échantillon), utilisant parfois une préparation ou une coloration qui va faciliter la détection des éléments fongiques présents. Cette démarche peut être suffisante pour déterminer rapidement quel type d'infection est présente, mais parfois un autre test peut être nécessaire.

A préciser que les infections fongiques sont soient opportunistes ou primitives. "Elles peuvent affecter une seule région du corps (localisées) ou plusieurs régions du corps (systémiques). Les infections fongiques opportunistes (aspergillose, candidose, mucormycose) profitent de la faiblesse du système immunitaire. Les infections fongiques opportunistes peuvent être très agressives, se propager rapidement à d’autres organes ; elles entraînent souvent le décès" et doivent donc être prises en charge dans les meilleurs délais et conditions. Les infections fongiques primitives (histoplasmose, blastomycose, coccidioïdomycose, paracoccidioïdomycose) "peuvent survenir chez des personnes dont le système immunitaire est normal, parfois avec des conséquences graves. Ces infections surviennent généralement après inhalation de spores fongiques, qui peuvent provoquer une pneumonie comme premier signe d’infection. Les voyageurs peuvent commencer à développer des symptômes à tout moment après leur retour de ces régions. De nombreuses infections fongiques primitives se développent lentement, et des mois ou années peuvent s’écouler avant que la personne ne consulte un médecin. Si le système immunitaire est normal, les mycoses ne se propagent pas aux organes profonds de l’organisme." [2]

Les infections fongiques sont courantes et chez l'homme, elles se produisent le plus souvent lorsqu'un champignon intrusif prend le contrôle d'une zone du corps et que le système immunitaire n'arrive pas à le gérer. Certains champignons sont utiles et d'autres nuisibles et nocifs pour la santé de l'homme. Parfois difficiles à éliminer, la plupart des infections fongiques localisées et des infections fongiques systémiques sont assez simples à diagnostiquer et à traiter.

Liste d'infections fongiques (bouche, main, orteil, peau, cheveux, vagin, gland,...)

Candidose (Candida albicans) : qu'est-ce qu'une candidose ?

Candida albicans (espèce de levure) [4] est un type de champignon qui peut infecter les organes génitaux, les voies urinaires, la bouche, la peau, le tractus gastro-intestinal. Notons qu'il est normal que de petites quantités de candida albicans soient présentes dans les muqueuses de l'être humain ou sur la peau. Toutefois, si ces champignons s'accroissent en grand nombre, une infection à levures peut survenir.

Une infection à levures au niveau de la gorge ou de la bouche est nommée muguet buccal. Le muguet provoque la formation de plaques blanches dans la bouche et la gorge. Les patients qui subissent une antibiothérapie prolongée développent souvent ce type d'infection. En cas de présence de muguet buccal, le médecin traitant peut pratiquer un prélèvement de gorge grâce à des écouvillons de gorge, afin de réaliser une culture en laboratoire et détecter quels types de champignons ou d'autres microbes sont présents.

Chez les femmes, les mycoses vaginales sont relativement fréquentes et peuvent provoquer divers symptômes (douleurs, démangeaisons, pertes vaginales avec un écoulement grumeleux, gonflements, rougeurs). Dans le cas d'une suspicion de mycoses vaginales, le médecin pourra effectuer un examen pelvien (examen gynécologique ou examen interne) et certains tests en laboratoire pour diagnostiquer une infection vaginale à levures.

Les options de traitement dépendront du type d'infection à levures et de l'état de santé de chaque patient. Le muguet peut être traité avec des médicaments antifongiques oraux (Griséofulvine, Itraconazole, Fluconazole, Albaconazole, Posaconazole, Ravuconazole, Terbinafine,...). Aussi, lors d'une infection vaginale à levures le médecin peut prescrire des médicaments antifongiques sous forme de crème, de pilule, de suppositoire vaginal, et des probiotiques (Lactobacillus acidophilus,...).

Enfin, dans une étude publiée en 2022 dans la revue Nature Chemical Biology [6], des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont identifié des composants du mucus qui peuvent interagir avec Candida albicans et l'empêcher de provoquer une infection. Ces molécules, appelées glycanes, sont un constituant majeur des mucines, les polymères gélifiants qui composent le mucus. Ces résultats auront dans le futur des implications importantes sur le développement de nouvelles thérapies antimicrobiennes, afin de mieux prévenir et traiter les infections en maintenant les micro-organismes dans leurs formes commensales.

Tinea unguium (mycose des ongles) : comment savoir si on a une mycose de l'ongle ?

L'onychomycose, ou tinea unguium, est un type commun d'infection fongique qui peut affecter les ongles des pieds et des mains. La mycose des ongles débute le plus souvent par une petite tache de couleur claire sur un ongle. Ensuite, elle se répand plus profondément, en modifiant la forme et la couleur de l'ongle, en le rendant plus épais et plus fragile (cassant).

Les signes courants de l'onychomycose incluent entre autres une coloration jaunâtre/brunâtre, épaississement d'un ongle, douleur lors d'une pression sur l'ongle, changement de forme d'un ongle, soulèvement de l'ongle du lit unguéal. Lors d'une consultation pour savoir si un patient a une mycose des ongles et le type d'infection fongique, le médecin traitant pourra éventuellement gratter l'ongle affecté pour effectuer un prélèvement dans le but de procéder à des analyses en laboratoire.

Le traitement peut parfois se faire avec des médicaments en vente libre mais le médecin peut prescrire des médicaments spécifiques comme un vernis à ongles anti-mycose ou un antibiotique. Ce type d'infection peut être si difficile à traiter et être contagieux, il est donc important de consulter et suivre les conseils du professionnel de santé.

Tinea pedis (pied d'athlète ou intertrigo des orteils) : comment traiter le pied d'athlète ?

Le pied d'athlète, ou tinea pedis, est un type d'infection fongique qui peut affecter la peau des pieds, mais aussi les mains et les ongles. Cette infection est causée par des dermatophytes, un groupe de champignons microscopiques filamenteux qui peuvent se développer dans les zones chaudes et humides entre les orteils.

Particulièrement fréquente chez les athlètes, d'où son nom, elle peut se transmettre d'une personne à l'autre assez facilement (contact avec des surfaces contaminées). Le tinea pedis peut provoquer des démangeaisons (prurit) ou une sensation de brûlure et de picotements (paresthésie) entre les orteils, ou sur d'autres parties du pied. La peau peut aussi se fissurer ou former des cloques (phlyctène).

Lors d'une consultation, en cabinet de ville ou en établissement de santé, le médecin (dermatologue) peut détecter assez facilement le pied d'athlète en examinant les symptômes de la peau. le traitement se fait généralement avec des médicaments antifongiques topiques (Clotrimazole. Mycohydralin, Miconazole. Daktarin, Econazole. Dermazol, Isoconazole, Tioconazole, Bifonazole,...).

Tinea cruris (eczéma marginé de Hebra) : comment détecter et traiter l'eczéma marginé ?

L'eczéma marginé de Hebra, ou tinea cruris, est une infection fongique qui peut affecter la peau de la région de l'aine (partie du corps située entre le haut de la cuisse et le bas-ventre), ainsi que l'intérieur des cuisses et du fessier. Tout comme le pied d'athlète, l'eczéma marginé de Hebra est une infection fongique superficielle de la peau causée par des dermatophytes.

Ce type d'infection fongique affecte principalement les hommes, même si les femmes peuvent également le développer. Les symptômes courants de l'eczéma marginé de Hebra comprennent sont des rougeurs (érythèmes), des démangeaisons (prurit), une sensation de brûlure et de picotements (paresthésie), des changements de couleur de la peau, une peau écaillée/craquelée, une éruption cutanée aggravée lors de l'exercice.

Les médecins basent leur diagnostic sur un examen clinique afin d'exclure d'autres conditions, comme le psoriasis, et peuvent parfois prélever par grattage des cellules de la peau et les faire examiner en laboratoire. Généralement traité à la maison en gardant la zone propre et sèche, en appliquant une crème, un spray ou une poudre antifongique, le médecin peut prescrire des médicaments antifongiques plus puissants selon les patients et l'ampleur de l'infection.

Tinea corporis (teigne du corps) : comment diagnostiquer et traiter une teigne du corps ?

La teigne du corps, ou tinea corporis, est une infection fongique qui peut affecter la peau et le cuir chevelu (ensemble des tissus mous qui recouvrent le crâne). Similaire au pied d'athlète et à l'eczéma marginé de Hebra, la teigne du corps est causée par des dermatophytes. La teigne du corps fait également partie d'un groupe de champignons qui poussent sur la peau, en particulier dans les parties humides du corps.

Les symptômes de la teigne du corps débutent généralement par une éruption cutanée rougeâtre (érythème), qui peut être prurigineuse et squameuse. Aussi, l'apparition de plaques de teigne peut se propager et former des anneaux rouges, ainsi que des ongles épais et cassants, et des lésions sous la forme de cloques (phlyctène).

Un simple examen de la peau en consultation chez un professionnel de santé permet de détecter la teigne du corps, mais le médecin pourra prélever un petit échantillon de la peau affectée pour réaliser des tests en laboratoire. La teigne du corps peut être traitée grâce à des crèmes, des gels, des sprays, ou des onguents antifongiques (sur ordonnance ou en vente libre).

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Prévention sur les risques d'infections fongiques chez les humains

Humidité, mauvaise circulation sanguine, ménopause, médicaments, système immunitaire affaibli,...

Une multitude de facteurs sont en cause dans l'augmentation du risque de développer une infection fongique chez les humains.

A titre d'illustration, le fait de beaucoup transpirer ou de travailler dans un environnement trop chaud et humide peut augmenter le risque d'infection fongique. Effectivement, les champignons ont tous besoin de ce type d'environnement (chaud et humide) pour se développer et se reproduire. Par exemple, le fait de marcher pieds nus en milieu humide augmente donc le contact avec des spores fongiques.

Notons aussi que toute condition qui cause un mauvais fonctionnement de l'appareil circulatoire (système sanguin) peut augmenter le risque d'infection. En effet, une mauvaise circulation sanguine entrave la réponse immunitaire et fait diminuer la capacité du corps à combattre une infection.

Aussi, chez une femme ménopausée, les changements hormonaux peuvent modifier l'acidité du vagin. Précisions que le pH vaginal normal pour les femmes en âge de procréer varie de 3,8 à 5,0, ce qui est modérément acide. Ainsi, lorsque le pH vaginal est déséquilibré, une femme peut devenir plus vulnérable aux infections vaginales à levures.

Un dysfonctionnement du système immunitaire peut aussi rendre vulnérable aux infections fongiques. Plusieurs choses peuvent potentiellement affaiblir le système immunitaire d'une personne : cancer, carences nutritionnelles, stress, traumatisme, tabagisme, et alcoolisme.

Certaines blessures ou infections au niveau de l'ongle ou de la peau peut permettre aux champignons de pénétrer sous la peau et d'affecter les tissus plus profonds et créer des lésions des tissus profonds (LTP). De ce fait, il est primordial de bien désinfecter et nettoyer une plaie et la recouvrir d'un pansement stérile.

D'autre part, certains types de traitements médicamenteux (corticostéroïdes, chimiothérapie,...) peuvent réduire la capacité de l'organisme à se défendre et à prévenir les infections fongiques. Entre autres, les antibiotiques ont aussi la capacité de détruire certaines bactéries utiles à l'organisme et permettre ainsi aux champignons de se multiplier.

Enfin, les infections fongiques peuvent toucher tout le monde, il est donc important d'avoir une bonne hygiène en gardant la peau propre et sèche, en particulier les plis de la peau (pour éviter l'intertrigo), en se lavant souvent les mains, en évitant d'utiliser les serviettes et autres produits de soins personnels d'autres personnes, en évitant de marcher pieds-nus dans les endroits humides (vestiaires et douches de piscines publiques,...).

Lien entre réponses immunitaires, infections fongiques et virus

Les infections fongiques ont un taux de létalité élevé chez les patients immunodéprimés (patients atteints du SIDA, receveurs de greffe,...), mais elles surviennent généralement parallèlement à une infection virale secondaire. Même si les professionnels de santé comprennent comment le système immunitaire réagit à chacun de ces types d'agents pathogènes, on en sait beaucoup moins sur ce qui se passe lorsque les deux se produisent ensemble. Habituellement, les globules blancs (leucocytes) attaquent les agents pathogènes (agent infectieux) par un processus de défense cellulaire appelé phagocytose. Dans le cas des infections fongiques, parfois, ce processus s'inverse, en éjectant le champignon hors du globule blanc via un processus appelé vomocytose (extrusion active).

Dans une étude publiée en 2020 dans la revue PLOS Pathogens [7], des chercheurs ont pu montrer que ce processus d'extrusion active est rapidement accéléré lorsque le globule blanc détecte un virus. Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des techniques de microscopie avancées pour examiner les globules blancs vivants exposés à deux types différents de virus, le VIH (virus de l'immunodéficience humaine ou VIH-1) et la rougeole (maladie virale respiratoire très contagieuse), aux côtés de l'agent pathogène fongique, Cryptococcus neoformans (ou C. neoformans). Ce pathogène opportuniste est particulièrement mortel chez les patients séropositifs. Dans leur étude, les chercheurs ont découvert qu'au lieu de devenir simplement moins capables de lutter contre le champignon, les globules blancs ont commencé à expulser les cellules fongiques beaucoup plus rapidement.

Les auteurs expliquent avoir découvert de façon inattendue que les macrophages éjectaient leur proie (cellules fongiques) beaucoup plus rapidement lorsque le virus était présent. Ils précisent que, « parce que la vomocytose s'est produite avec les deux virus, les chercheurs ont conclu que l'effet était probablement une réponse générale à la co-infection virale ». Ils concluent en expliquant que « nous ne savons pas encore si ce mécanisme rend les globules blancs plus ou moins efficace pour combattre l'une ou l'autre des infections. Bien que l'expulsion de la cellule fongique libère le macrophage pour attaquer le virus, elle libère également la cellule fongique pour continuer sa propagation dans le corps. C'est un autre exemple intéressant d'interactions transroyaumes entre les microbes, cette fois les champignons et les virus. Nous commençons seulement à comprendre la complexité des interactions microbiennes au sein de l'hôte, et cela collaboration jette un nouvel éclairage sur ce nouveau domaine de recherche passionnant ». Enfin, suite aux résultats de cette étude, « l'objectif à plus long terme des chercheurs est d'exploiter les mécanismes utilisés pour déclencher l'expulsion des champignons et de les utiliser pour aider à éliminer ces agents pathogènes du corps ».

Sources

  1. Philippe Silar. Protistes Eucaryotes : Origine, Evolution et Biologie des Microbes Eucaryotes. 2016, 978-2-9555841-0-1. ffhal-01263138f (PDF). https://hal.archives-ouvertes.fr/ - Que savons-nous de l'histoire évolutive des eucaryotes ? Société Française de Génétique, m/s n"8, vol. 1 1, août 95 (PDF). https://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/
  2. Présentation des infections fongiques. Par Sanjay G. Revankar, MD, Wayne State University School of Medicine. Dernière révision totale avr. 2021. https://www.msdmanuals.com/
  3. de Pauw BE. What are fungal infections? Mediterr J Hematol Infect Dis. 2011;3(1):e2011001. doi: 10.4084/MJHID.2011.001. Epub 2011 Jan 14. PMID: 21625304; PMCID: PMC3103258. https://www.mjhid.org/
  4. Candidose. Institut Pasteur. 2021. https://www.pasteur.fr/
  5. Kozel TR, Wickes B. Fungal diagnostics. Cold Spring Harb Perspect Med. 2014 Apr 1;4(4):a019299. doi: 10.1101/cshperspect.a019299. PMID: 24692193; PMCID: PMC3968782. http://perspectivesinmedicine.cshlp.org/
  6. Takagi, J., Aoki, K., Turner, B.S. et al. Mucin O-glycans are natural inhibitors of Candida albicans pathogenicity. Nat Chem Biol 18, 762–773 (2022). https://doi.org/
  7. Paula I. Seoane, Leanne M. Taylor-Smith, David Stirling, Lucy C. K. Bell, Mahdad Noursadeghi, Dalan Bailey, Robin C. May. Viral infection triggers interferon-induced expulsion of live Cryptococcus neoformans by macrophages. PLOS Pathogens, 2020; 16 (2): e1008240 DOI: 10.1371/journal.ppat.1008240. https://journals.plos.org/
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