Début mai, au sein de l’unité COVID de Gustave Roussy, nous avons eu l’intuition que l’apport d’anticorps anti-SARS-CoV-2 pourrait être bénéfique chez les patients immunodéprimés atteints par la COVID.
En effet, l’une de nos patientes, présentait des symptômes depuis plusieurs semaines avec une altération de l’état général et une pneumopathie à SARS-CoV-2 alors que la sérologie restait négative pour la COVID-19.
Nous avons alors diagnostiqué un profond déficit immunitaire, à savoir une hypogammaglobulinémie probablement secondaire à sa maladie hématologique et aux traitements administrés.
En effet, la chimiothérapie et l’immunothérapie par anticorps anti-CD20 (rituximab) qu’elle avait reçus nous avait permis d’obtenir la rémission de son cancer mais corollaire, avaient entraîné une destruction transitoire de ses lymphocytes B.
De ce fait, cette patiente ne pouvait plus produire d’anticorps dirigés contre le virus responsable d’une infection prolongée à SARS-CoV-2. Je lui ai alors administré du plasma convalescent issu de patients guéris du virus. Les anticorps présents dans ce plasma ont permis d’éliminer le virus et de faire disparaître les symptômes en 48h.